Vallée du Rhône/Arc Languedocien : non à l’élargissement des autoroutes
En filigrane à l’appel de neuf présidents de départements de la Vallée du Rhône et de l’Arc Languedocien (FLD 526) appelant à la rupture avec le “tout routier”, c’est un “non” unanime à l’élargissement des autoroutes A7 et A9 qui se dessine. Un projet prévoit en effet de doubler ces autoroutes à 2 x 3 voies, par des autoroutes coaxiales à 2 x 2 voies. “Ce couloir est un passage obligé toute l’année, signale Claude Haut, président du département du Vaucluse. Rajouter des voies supplémentaires est une stratégie à court terme qui suppose qu’on en rajoutera encore lorsque les premières seront saturées. Il faut anticiper l’évolution du trafic en développant de nouveaux moyens de transports.”
Les projections pour 2020 montrent une véritable explosion du trafic : une moyenne de 95 000 véhicules/jour sur le tronçon Vienne Valence (A7/RN7) contre 78 000 actuellement ; 85 000 entre Orange et Montpellier (70 000) ; 60 000 de Montpellier à Perpignan (45 000) ; 55 000 entre Orange et l’Italie (40 000) ; 35 000 entre Nîmes et Salon de Provence (30 000) et 20 000 dans le couloir alpin (15 000).
L’Etat doit contribuer financièrement aux efforts consentis
Les départements demandent donc prioritairement à l’Etat de réaliser les projets engagés (achèvement de l’A75 et de l’A750, contournements urbains, liaison Est-Ouest Avignon ou Grenoble Sisteron, etc.) et la mise en place de transports alternatifs portés par une “véritable volonté politique”. Il s’agit essentiellement du ferroutage et du transport fluvial et maritime pour les marchandises et le développement TER et des LGV pour les marchandises et les voyageurs.
Par ailleurs, estimant que la saturation des autoroutes va entraîner des délestages sur les routes départementales, (comme la RN 7 dont la gestion revient aux départements de par la loi de décentralisation), les départements estiment que l’Etat doit contribuer financièrement à l’effort consenti. En vingt ans ce sont près de 20 milliards d’euros qui seront injectés dans les transports, (routes, transports collectifs interurbains, infrastructures ferroviaires, portuaires, etc.) L’Etat et L’Europe seront sollicités pour un montant égal. A défaut de quoi, concluent les départements “sans réaction énergique, la situation va encore s’aggraver. Les corridors que constituent la Vallée du Rhône et l’Arc Languedocien sont les plus saturés d’Europe. Il est inconcevable que cette situation qui va pénaliser toute l’Europe et pas seulement nos départements ne soit pas prise en compte.”