Le point sur une origine
Univeg mise sur les origines ACP et commence par le Surinam
Il y a un an, Univeg est devenu producteur de bananes au Surinam. Le groupe prévoit un large plan en production et marketing pour développer cette origine.
Nicolas Morinière, directeur général du groupe Univeg en France, analyse : « L'environnement politique en Europe, la dévaluation du rouble, le taux euro/dollar qui n'est pas favorable à l'Equateur, tout cela engendre une pression sur le marché de la banane. Pour nous, opérateurs, il s'agit de réagir par rapport à cela, voir comment nous allons manœuvrer. Cette année sera peut-être l'année des ACP. » Univeg veut être le troisième opérateur sur le marché français de la banane. La banane du Surinam, proposée exclusivement par le groupe Univeg, est un axe de développement prioritaire.
Le Surinam, petit pays voisin de la Guyane, est un acteur de taille moyenne sur le marché mondial de la banane. L'environnement est privilégié : disponibilité en eau, topographie plane, pas d'ouragan et les barrières mer/océan et forêt amazonienne protègent pour le moment le pays de la cercospo-riose. En tant que pays ACP, il bénéficie d'un accès préférentiel sur le marché de l'Union euroopéenne.
Avec le Surinam, Univeg se lance dans la production« Nous sommes un partenaire de longue date de la banane du Surinam via Katopé Agrisol [reprise de Katopé par Univeg en 2008, NDLR] », précise Nicolas Morinière. Ce partenariat a évolué jusqu'à la privatisation de l'entreprise surinamaise SBBS le 23 janvier 2014, par le ministère de l'Agriculture du Surinam et le groupe Univeg (cf. fld hebdo du 5 février 2014). Celui-ci a acquis 2 000 ha de bananeraies et détient 90 % de la nouvelle entreprise FAI, qui réalise un chiffre d'affaires de 65 millions de dollars (58 millions d'euros). « Nous n'étions pas producteurs de bananes avant le Surinam, à part quelques petites plantations en Afrique du Sud », détaille Nicolas Morinière. Actuellement la production au Surinam est de 85 000-90 000 t par an et Univeg vise les 100 000 t. Les plantations sont certifiées GlobalGap et BSCI (depuis fin janvier) et les producteurs travaillent à l'obtention de Rainforest Alliance pour pouvoir toucher les marchés d'Europe du Nord, car c'est une attente forte des distributeurs. Actuellement, la banane du Surinam est principalement distribuée dans toute l'Europe occidentale, plus quelques volumes localement dans les Caraïbes. « Le Surinam est une petite et humble origine qui veut prendre la place qui lui correspond sur le marché, ajoute Nicolas Morinière. On veut en faire quelque chose de spécial et d'unique, en termes d'environnement, de social, de marketing. » Un large plan de communication, dont un film, est prévu très prochainement.
« Univeg va garder ses origines dollar mais souhaite vivement se développer sur les ACP. Le Surinam n'est qu'une première étape », conclut Nicolas Morinière. L'Afrique pourrait bien être la prochaine avancée dans le développement d'Univeg.