Economie solidaire
Uniterres : de premiers résultats porteurs de promesses
Le premier bilan de l’opération Uniterres, six mois après son lancement est encourageant. Une bonne nouvelle pour les Epiceries Solidaires qui entendent poursuivre son développement.
Lancée cette année, le programme expérimental Uniterres* piloté par l’Andes (Association nationale des épiceries solidaires) vient de faire un bilan d’étape. La première expérience se déroule en Poitou-Charentes. Suite à plusieurs rencontres entre producteurs et épiceries solidaires, une sélection a été faite de douze agriculteurs en difficultés ou en reconversion, orientés par les prescripteurs de l’opération (MSA Sèvres-Vienne, Solidarité Paysan, RESA, Pays du Haut-Poitou et du Clain, chambre d’Agriculture de la Vienne) et six épiceries. Ces dernières ont précommandé 57,5 t de f&l pour la période s’étalant entre juin 2012 et le 31 mai 2013 avec le début des distributions au début de l’été 2012. En ce mois de décembre, une nouvelle vague de précommandes a débuté afin d’anticiper les volumes à planter pour le printemps 2013. La démarche a été dupliquée en Aquitaine avec seize producteurs et sept épiceries. « Pré-acheter aux agriculteurs fragilisés permet de réinjecter de l’activité dans l’économie locale et au quotidien, d’apporter aux bénéficiaires des f&l frais d’une qualité similaire à celle des étals des marchés, explique Véronique Blanchot, responsable du pôle Alimentation-Santé à Andes, en charge le développement du programme Uniterres. En Poitou-Charentes, cela concerne 39 produits et 80 en Aquitaine. Et pas seulement des carottes ! Les bénéficiaires ont pu trouver dans les épiceries des fraises ou des pommes fraîches. Le programme apporte une garantie de volumes et de valeur aux agriculteurs : ainsi, l’un d’entre eux a doublé ses surfaces de production, un autre a commencé à travailler avec une moyenne surface locale, et dans les Deux-Sèvres, certaines cantines sont aussi livrées. » L’association a pris en charge l’enlèvement des produits chez les agriculteurs et la mise en place des tournées aux épiceries grâce à l’embauche de deux coordinateurs, anciens agriculteurs eux-mêmes. Cet aspect a permis aux producteurs comme aux épiceries, de gagner du temps et de ne pas supporter le coût logistique. « Au-delà, il s’agit aussi de redonner du lien entre les agriculteurs et les bénéficiaires par des visites, des tables rondes, des ateliers, et de valoriser les f&l dans l’aide alimentaire », souligne Véronique Blanchot. L’association travaille à adjoindre de nouvelles régions au programme pour 2013. Parmi elles, les DOM ont manifesté leur intérêt. De plus, Andes a présenté le projet Uniterres à Bruxelles.
*(cf. fld hebdo du 31 juillet 2012)