Fruits et légumes d’Aquitaine
Une soirée-débat pour « Parler du marché qui nous nourrit »
Plus d’une centaine d’acteurs de la filière aquitaine n’ont pas hésité à braver le froid afin de « comprendre le fonctionnement du marché des fruits et légumes ».
Depuis 2005, le programme “Entreprendre en fruits et légumes” développé par Fruits et Légumes d’Aquitaine (GIE) veut pérenniser la filière en développant la performance des chefs d’entreprise et en travaillant à leur renouvellement. Parmi ces actions, la soirée-débat du 11 février à Miramont-de-Guyenne (Lot-et-Garonne) avait pour objectif de “Parler du marché qui nous nourrit”, à travers un dialogue entre producteurs et structures de commercialisation.
Au cœur du débat, la question : quelles réponses apporter au poids de la grande distribution (77 % pour les GMS et supérettes) ? Pour Gilles Bertrandias, directeur général d’Odélis, le système de centralisation des achats des GMS impose « une forme d’organisation que nous n’avons pas ». La logique de massification des volumes ne suffit pas : il faut aussi régulariser l’offre en qualité et en quantité et intégrer quelques principes de leur comportement d’achat, comme les appels d’offres. La seule chance de ne pas être aligné “au prix de tout le monde”, c’est d’être “identitaire”, ce qui induit une concurrence plus difficile à gérer pour la grande distribution. Régularité et visibilité donc. Et cela va évoluer : « Le poids de l’organisation logistique prendra le pas sur l’organisation des achats dans les centrales à cinq ans. »
Le second témoin, Eric Basile, directeur de la SACFEL, insiste sur la nécessité d’être « précis », de « bien quantifier ce qu’on a à vendre ». Parce qu’ils intervenaient dans le cadre de l’Ecole des Dirigeants et Créateurs d’Entreprise (EDCE), les deux orateurs ont fait preuve de beaucoup de pédagogie, même quand les questions sont devenues plus “chaudes”. Face à des producteurs dénonçant la course aux cahiers des charges et aux réglementations, ayant l’impression d’être « au bout des coûts de production », Gilles Bertrandias ne voit qu’une solution pour les structures commerciales : « être actif et se battre sur tous les terrains, sur les fondamentaux » : production, développement commercial, clients, différenciation par la marque, renforcement des relations avec les clients et les producteurs…