Litchi
Une segmentation de marché peu marquée
Origines multiples, variétés diverses et concurrence selon le transport, en rayon la segmentation devient complexe pour le litchi. L’ajout d’emballage pour différencier le marché devient délicat pour augmenter les ventes.
Le litchi commercialisé sur les marchés européens fait l’objet d’une segmentation relativement pauvre, malgré de multiples tentatives qui semblent, pour l’instant, encore marginales. Elles sont en effet davantage mises en œuvre par les origines livrant des quantités réduites sur le marché. Cette tendance s’explique par la volonté de ces fournisseurs à s’immiscer sur un marché déjà confortablement pourvu en produits.
En termes variétal, le marché reste essentiellement approvisionné par des fruits de variétés Mauritius ou Kwai Mi. Cette variété, exportée par presque toutes les origines, présente des fruits de forme plus ou moins oblongue, d’un diamètre de 25 à 35 mm. La coque rugueuse protège une chair nacrée, enveloppant une graine brune de taille variable. Selon le calibre du fruit, le ratio chair/déchet fluctue sensiblement, donnant lieu à de fréquentes critiques. La teneur en sucre et le parfum de la pulpe dépendent aussi du stade de récolte et des terroirs. Les autres variétés disponibles sur le marché européen sont très minoritaires. On citera tout de même la variété Red Mac Lean, de forme plus conique, exportée par l’Afrique du Sud en fin de saison, permettant à cette origine de prolonger sa campagne d’exportation. Cette variété plus tardive souffre d’un manque de saveur déprécié des consommateurs. La variété Chakrapad de Thaïlande offre des fruits de calibre nettement supérieur, avec une taille approchant celle d’un abricot. Disponible en juin-juillet, cette variété se heurte souvent à la concurrence des fruits de saison de façon d’autant plus marquée que les prix sont élevés.
La variété No Mai Chee, venant d’Israël, présente l’énorme avantage de ne pas avoir de noyau, ou tellement réduit qu’il valorise le ratio chair/déchet de façon importante. Malheureusement, les volumes exportés restent confidentiels et parviennent sur le marché durant les mois d’été, période peu propice à la commercialisation des litchis.
Les variétés chinoises, de forme plus sphérique et diversement colorées, élargissent l’éventail de choix de litchis. Mais le manque de maîtrise des expéditions entraîne souvent des méventes pour raisons qualitatives. Ces fruits, présents en juin, s’orientent plutôt vers le marché ethnique et alimentent peu les circuits traditionnels.
Le transport par avion est réservé au créneau haut de gamme
Le deuxième type de segmentation du marché concerne le mode de transport des fruits. La voie maritime permet l’importation de volumes plus importants, mais la plupart du temps il s’agit de qualité “standard”. Seule l’Afrique du Sud parvient à valoriser sa production par l’adoption d’un calibrage différencié.
Le transport par avion décline plusieurs types de produits : les fruits soufrés (le plus souvent expédiés en début de campagne), les fruits frais égrenés ou les fruits branchés. Ces produits s’attaquent davantage à un créneau “haut de gamme”, comme ceux dont La Réunion s’est fait une spécialité depuis plusieurs années, suivie par Maurice, Madagascar et plus récemment la Thaïlande.
Enfin, la dernière segmentation de marché du litchi vise des produits plus évolués en termes de présentation. Il s’agit, en particulier, de fruits conditionnés en barquettes filmées d’une contenance de 500 g. Ce sont généralement des fruits frais/égrenés, le plus souvent de La Réunion. Cette présentation constitue une unité de vente facile à mettre en rayon à l’occasion des fêtes de fin d’année. Il existe également des conditionnements en filets de 1 kg pour des litchis soufrés acheminés par bateau, mis en avant en fin d’année pour promouvoir les ventes et susciter l’intérêt des consommateurs.
La mise en place d’une segmentation de marché pour le litchi s’avère donc complexe face à une commercialisation extrêmement concentrée dans le temps, et où chaque origine tente de défendre sa place, dans un contexte très concurrentiel. L’ajout de coûts aux produits devient alors délicat dans le cadre de ventes, souvent orientées à la baisse.