Melon - Bilan 2010 - France

Une saison meilleure mais décevante

Une légère progression des surfaces pour la culture du melon est constatée en 2010 (+ 1 % à 14 750 ha). Toutefois, au niveau national, les surfaces abri bas et plein air progressent au détriment des surfaces serre (- 3 %). Dans le Sud-Est, les surfaces sous serre diminuaient de 3 % tandis que les surfaces plein air augmentaient de 2 %. Le Sud-Ouest et le Centre-Ouest enregistreraient des hausses respectives de surfaces de 7 % sous abris bas et de 6 % pour le plein air.
La production globale de melons est en diminution en 2010 (- 1 % à 285 000 t) en lien avec des rendements inférieurs à ceux de l’an passé (- 5 %). Cette situation est différente selon les bassins de production. Dans le Sud-Ouest les conditions climatiques du printemps et de l’été ont pénalisé les rendements (- 5 %). Dans le Sud-Est et le Centre-Ouest les rendements restent identiques à ceux de l’an passé.

Un calendrier de commercialisation décalé dans le Sud-Ouest
Dans le Sud-Ouest, le décalage de production se ressent à partir de mi-août avec une hausse de la production par rapport à l’an passé. En septembre, une part importante de la production n’a pas été commercialisée du fait de l’amplification des viroses. Les rendements médiocres et la commercialisation difficile depuis août entraînent un questionnement sur l’assolement de la campagne 2011 dans ce bassin de production.
La campagne dans le Centre-Ouest et le Sud-Est, dans son ensemble, a été correcte tant sur le plan quantitatif que qualitatif même si l’écoulement du produit en fin campagne a été plus difficile.

La concurrence entre les régions provoque la chute des prix
Fin mai, les produits espagnols et français manquent sur les marchés en lien avec le retard de production. De fait, dans un contexte de demande calme, l’écoulement du produit a été fluide. Les prix ont été très variables en fonction des différentes qualités. L’offre française reste encore très discrète mais se développe face à une concurrence espagnole ponctuellement limitée. La première quinzaine de juin, le temps maussade n’incite pas à la consommation du produit. La commercialisation reste difficile pour l’ensemble de l’offre toutes origines confondues. En toute fin de mois, la météo estivale dynamise le marché. Les prix repartent à la hausse. La demande a même été supérieure à l’offre avec des volumes espagnols bien présents mais des volumes français encore limités. En juillet le développement rapide des volumes a déséquilibré le marché. La demande a été insuffisante. Le marché reste compliqué avec des prix en baisse en lien aussi avec une qualité du produit hétérogène. Puis la diminution de l’offre a permis au marché une meilleure orientation surtout pour les produits de belle qualité. Mi-août, la concurrence interrégionale due aux décalages de calendrier de production provoque une chute des prix. Des destructions et d’importants reports de stocks ont lieu. Le marché déclaré en crise conjoncturelle reste difficile en cette fin de campagne malgré les destructions de melons stockés et la mise en place d’accord de modération des marges. Toutefois, la campagne de commercialisation 2010 s’annonce moins décevante qu’en 2009 avec un indicateur de chiffre d’affaires au plan national qui devrait être supérieur de 7 % à celui de la mauvaise année 2009.
Pour autant cet indicateur reste inférieur de - 8 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Prévisions de récolte melon
Les prévisions de récoltes du melon ont été présentées le 4 mai à Perpignan dans le cadre du salon Medfel (soit après le bouclage de ce numéro). Nos lecteurs les trouveront dans fld hebdo du 10 mai avec lequel est distribué ce magazine. O. M.