Marché
Une saison délicate en melon
Ce n'est décidément pas l'année du melon. La météo a joué sur la consommation et les volumes disponibles. Après le 15 août, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest sont enfin présents.
Ce n'est décidément pas l'année du melon. La météo a joué sur la consommation et les volumes disponibles. Après le 15 août, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest sont enfin présents.
C'est une campagne atypique pour le melon. Si on entend parler de saison en retard ou de manque de volumes, la réalité est plus complexe. « Il est vrai que le pic de production mi-juillet n'égale pas ceux de 2012, 2013 ou 2015 – année extraordinaire –, mais il reste néanmoins dans la moyenne », nuance Bernard Miozzo, animateur de la filière melon (AIM/ SIPMM). Les disponibilités au 10 août étaient de 132 507 t, contre 212 725 t en 2015 et 139 093 t sur 20072015. En réalité, le Sud-Est était très en avance alors que les volumes du Sud-Ouest et du Centre-Ouest sont restés confidentiels. Les conditions caniculaires du 15 août ont finalement amené les volumes du Sud-Ouest et du Centre-Ouest qui manquaient depuis le mois dernier.
Prix bas et consommation en berne
« Depuis le 16 août, nous sommes sur des volumes de 5 000-6 000 t/jour, explique-t-il. On rattrape le retard et même plus, que l'on gère avec des opérations de mise en place en GMS. On devrait retrouver un rythme normal, à 3 500-4 000 t, dès cette semaine. » Le Sud-Est est sur la fin de saison (tardifs). « En France, le printemps a été pluvieux et plutôt froid. Le Sud-Est a été moins touché et a donc sorti très vite de beaux volumes. Ce bassin était dans son créneau avec plus de fruits, dus à plus de surfaces que recensées. Les premiers melons du Sud-Ouest et du Centre-Ouest ne sont arrivés que sur la première décade de juillet, et sont restés très faibles jusqu'à mi-août. Pourquoi ce décalage ? La météo. Par exemple, des parcelles gelées dans le Centre-Ouest ont dû être replantées. » Le Sud-Est a donc fourni seul la GMS jusqu'à fin juillet, avec l'origine Espagne en complément en juin pour les promos. Quant aux prix, ils sont plutôt bas. En début de campagne (semaine 23), le prix expédition HT était de 1,42 €/kg pour un prix consommateur de 2,72 €/kg. Après un “pic” début juillet (1,42 €/kg et 2,36 €/kg respectivement en semaine 28), ils ont baissé pour atteindre 0,92 € (prix expédition) et 1,70 € (PVC) en semaine 31.
« Il y a beaucoup de pression sur les prix, analyse Bernard Miozzo. Et comme la GMS s'est habituée à des prix bas cet été, il n'y a pas d'espoir de voir les cours remonter. En revanche, les prix pour l'Espagne ont été faits dans la lignée de ceux du Sud-Est. » La consommation est elle aussi en baisse comparée à la moyenne triennale en raison de la météo, du manque de mise en avant en GMS... « La présence du Sud-Est a permis de maintenir la consommation à un niveau correct mais on aurait pu faire mieux. » Le retour de la grisaille après le 15 août ne joue pas non plus en faveur du melon.
Dans sa note du 11 août, Agreste estime la production française 2016 de melons à 241 879 t. C'est 6 % de moins qu'en 2015 et 8 % de moins que la moyenne quinquennale. Le Sud-Est, à 99 967 t, progresserait de 1 % (-9 % sur cinq ans). Le Sud-Ouest, à 60 300 t, chuterait de 14 % (-10 % sur cinq ans) et le Centre-Ouest, à 80 526 t, baisserait de 6 % (-6 % sur cinq ans).