40e anniversaire de Rungis
Une progression constante des importations
En presque une décennie, le marché international de Rungis a vu les importations de pêches et nectarines dépasser les apports de la production française. Cependant, avec un tel produit, les retournements de situation sont toujours possibles.
D’une manière générale, les tonnages de nectarines présentent peu d’évolutions entre 2000 et 2008 : elles se sont maintenues dans les alentours des 15 000 t traitées sur l’ensemble de la période. Cependant, les volumes ont largement décroché entre 2001 et 2002, en passant de 16 200 à 13 000 t avant de reprendre une courbe ascendante et retrouver en 2005 ses niveaux du début de la décennie. Une nouvelle baisse est enregistrée en 2007 avant un rebond à 15 000 t. L’évolution de la pêche est bien différente : celle-ci est en baisse sur la période de plus de 3 000 t, passant de 16 600 t en 2000 à seulement 13 311 t en 2008. La baisse a été continue jusqu’en 2003 (13 300 t) avant de repasser la barre des 15 000 t en 2005. Depuis cette date, les arrivages sont toujours diagnostiqués à la baisse, la pêche n’atteignant que 12 800 t en 2007 avant de se stabiliser en 2008. Ces évolutions marquent les aléas climatiques qui ponctuent chaque campagne. Ce fut le cas par exemple pour l’année 2008 où l’offre française a été particulièrement faible, hormis en ce qui concerne la région Languedoc-Roussillon. La météo est aussi primordiale en ce qui concerne la consommation : les années 2007 et 2008 ont ainsi été particulièrement exécrables, n’incitant pas – c’est le moins que l’on puisse dire – à croquer dans une pêche ou une nectarine. En deuxième lecture, l’évolution des tonnages montre aussi les difficultés rencontrées par les grossistes à s’approvisionner. La pêche et la nectarine ont accentué leur rôle de véritable “produit d’appel” estival dans la grande distribution.
L’offre française a décroché en 2004
L’évolution de l’origine France et des importations aurait d’ailleurs tendance à montrer cette situation et de façon assez criante. La première est en constante baisse depuis le début du siècle : partie de 9 700 t en 2000, l’offre en nectarines locales n’est plus représentée qu’à hauteur de 6 200 t, huit ans plus tard. L’évolution est encore plus marquée en ce qui concerne les pêches : la production française alignait 12 700 t en 2000 et seulement 5 800 t en 2008 ! Le décrochage entre les tonnages en provenance des régions françaises et ceux issus de l’importation se situe sur l’année 2004.
A partir de ce moment, les pêches et nectarines hexagonales vont être de moins en moins présentes sur le marché de Rungis : les premières ne repasseront plus la barre des 9 000 t (9 900 t en 2005, 8 250 t en 2006…), les secondes encaisseront un peu mieux la baisse sans pour autant retrouver le niveau initial. Evidemment, l’importation affiche une situation différente, progressant régulièrement en tonnage à partir de l’année 2004, avec une présence encore plus marquée du produit espagnol, reflétant une tendance nationale : entre 2006 et 2008, les importations de pêches et nectarines espagnoles sont passées de 120 à plus de 121 000 t.
Cependant, en ce qui concerne l’offre globale de Rungis, les lignes ne sont jamais totalement fixes avec de tels produits. L’année 2008, selon les derniers chiffres fournis par la Semmaris tendant à la prouver. Ainsi, les nectarines ont réussi à améliorer leurs tonnages en 2008, gagnant 10 % sur une année, alors que la pêche progressait plus modestement de 3,5 %.