Min de Rungis
Une privatisation du “ventre de Paris” est à nouveau évoquée
Cinq banques seraient en train de plancher sur la vente des parts de l'Etat dans le capital social de la Semmaris, la société qui gère le marché de gros de Rungis.
La perspective de voir le plus important marché de gros français passer au privé était de nouveau sous le feu des projecteurs début octobre. Selon plusieurs informations reprises dans la presse, cinq banques seraient à l'heure actuelle en train de plancher sur la vente des parts de l'Etat (33,34 %) dans le capital social de la Semmaris. Le groupe Altarea est devenu actionnaire au même niveau à la fin 2007 (cf. fld hebdo du 2 octobre 2007). Spécialiste des centres commerciaux, Altarea n'a jamais caché son intention de faire progresser sa part dans un capital qui compte aussi la Ville de Paris (13,19 %), le département du Val-de-Marne (5,6 %), la Caisse des dépôts et consignations (4,6 %) et les grossistes (9,93 %). La procédure pourrait être facilitée par l'ordonnance 2014/948 du 20 août dernier concernant les opérations sur le capital des sociétés à participation publique.
Si la privatisation de Rungis se confirmait, les grossistes du Min ne veulent pas être exclus du processus.
Dans son article 22, elle stipule qu'un décret seul est nécessaire pour autoriser celles-ci lorsqu'elles entraînent le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société ou lorsque la participation de l'Etat est supérieure au tiers du capital et que la cession a pour conséquence de la ramener en dessous de ce seuil. « Nous avons été surpris, reconnaît Christian Pépineau, président d'Unigros (association des grossistes de Rungis). Nous avons demandé des informations supplémentaires ». Un “séminaire stratégique” avec la Semmaris devait se tenir le 7 octobre. Si la privatisation se confirmait, les grossistes du marché ne veulent pas être exclus du processus. « Si elle devait avoir lieu, nous voulons y être associés, note un grossiste de Rungis connaisseur du dossier. Notre volonté est d'inscrire le marché, et toutes les entreprises qui le composent, dans le futur. » En 2012, une SAS à capital variable, Rungis Action, a été créée pour regrouper leurs actions, jusqu'alors très dispersées (cf. fld hebdo du 22 mai 2012). Cette structure serait à même de solliciter les banques pour se porter acquéreur. Le Conseil général du Val-de-Marne est en revanche vent débout contre une privatisation : « Faut-il rappeler que le service public et l'intérêt général ne peuvent être garantis par un actionnaire dont le cœur de l'activité est la gestion immobilière ? Le Min n'est pas à vendre ! ». Contactés par fld, ni l'organisme gestionnaire du marché – la Semmaris – ni Altarea Cogedim n'ont voulu commenter ces informations.