Kiwi - Production
Une petite récolte européenne
La récolte française de kiwis devrait se situer à un niveau inférieur à celui de l’an dernier, avec une baisse de 5 à 8 % selon les cas.
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Dans la zone du bassin de l’Adour, on évoque « plutôt une baisse de l’ordre de 5 % ». Chez le premier opérateur, Prim’land, les volumes devraient rester stables grâce à l’arrivée de nouveaux producteurs et de la production de nouvelles plantations de kiwis.
Dans le Tarn-et-Garonne, la baisse pourrait être beaucoup plus forte. En Rhône-Alpes, on évoque des prévisions de récolte “correctes” mais des calibres plutôt moyens. En fait, c’est toute la récolte européenne qui est en diminution, l’Italie en particulier. Le premier producteur mondial de kiwis a connu des problèmes climatiques qui ont entraîné une chute de production estimée à 120 000 tonnes, ce qui ramène son potentiel à 360 000 tonnes.
Cette diminution des volumes s’accompagne d’une situation plutôt favorable sur les marchés dans la mesure où le tuilage avec la production de l’hémisphère Sud se terminera dans un bon timing, la présence néo-zélandaise finissant tôt.
Le dernier recensement agricole met en évidence que le kiwi (avec la noix) est l’une des deux seules espèces fruitières à progresser légèrement en surfaces au niveau national.
Verger aquitain : + 25 % en dix ans
Il montre le dynamisme de la production aquitaine de kiwis entre 2000 et 2010. Leader en surfaces plantées de kiwis avec la moitié du verger national et près de 2 200 ha au total, l’Aquitaine a vu ses plantations augmenter de 450 ha en dix ans. Avec 3,5 ha, la taille moyenne des vergers a progressé de près de 20 % depuis 2000.
Le Lot-et-Garonne arrive largement en tête avec 863 ha. Suivent les Landes avec 778 ha et les Pyrénées-Atlantiques avec 414 ha. Lot-et-Garonne et Landes occupent également les premier et deuxième rangs au niveau national. Agreste souligne que 60 % des surfaces de kiwis sont cultivées par des exploitations spécialisées en cultures fruitières.
Plus généralement, c’est le Sud-Ouest qui progresse : la seconde région productrice est le Midi-Pyrénées, avec 805 ha (avec, en tête, le Tarn-et-Garonne qui occupe le troisième rang national), suivie de la Corse (455 ha), Rhône-Alpes (383 ha) et Languedoc-Roussillon (286 ha). Les statistiques nationales montrent un recul des vergers de kiwis qui diminuent sur tout le pourtour méditerranéen et en Corse.
L’effet PSA sur les jaunes
En termes de variétés, la bactérie Pseudomonas syringae pv. Actinidiae (PSA) a rebattu les cartes. En l’état actuel des connaissances, le développement des variétés jaunes semble compromis, sinon condamné. Depuis son premier signalement au Japon, dès 1984, la bactérie a gagné du terrain au niveau mondial. Après la Chine, la Corée du Sud, l’Italie, le Portugal, sa présence a été confirmée officiellement au Chili cette année.
La France en est à la seconde année d’observations lancées par les Pouvoirs publics. François Lafitte, vice-président du BIK (Bureau international du kiwi), souligne « une meilleure compréhension de la présence de PSA qui se focalise sur les jaunes… On a beaucoup à apprendre sur les méthodes de culture. » En l’état actuel, il n’existe que très peu de moyens de lutte. En fait, il n’en existe qu’un seul : « le cuivre en préparations commerciales agréé pour l’agriculture biologique ».
Les régions françaises les plus touchées sont logiquement la Vallée de l’Adour qui est pionnière dans le développement de ces nouvelles variétés et en recherche d’opportunités pour les producteurs, mais aucune région ne semble exempte.
Cible 2013 : les enfants
Dans le cadre du programme “Tu crées, tu croques, tu craques” qui a démarré en octobre 2012 pour trois ans, avec un cofinancement de l’UE, le kiwi français va s’appuyer sur Interfel pour mettre en place des actions de communication à destination des enfants (cf. fld hebdo du 30 octobre 2012). Pour augmenter la consommation des fruits et légumes frais chez les jeunes, un programme va être développé : spots publicitaires à la télévision, kits pédagogiques et animations diététiques dans les écoles, animations lors des salons et événements ludiques et pédagogiques.
Un spot publicitaire spécifique kiwi de 20 secondes passera à la télévision entre le 19 janvier et le 23 février. Le plan média pour le kiwi cible la TNT et certaines chaînes hertziennes (TF1, M6 et France 3). Pour le kiwi, le budget « dépasse les 600 000 euros », conclut François Lafitte.