Carpentras
Une nouvelle vie pour le marché gare ?
Une étude de la Cove vient de mettre en évidence l’importance du carreau du marché gare. Sa redynamisation, en vue d’un regain d’attractivité, impose un travail en profondeur.
C’est à la faveur d’une étude commandée par la Cove (Communauté de communes Comtat Ventoux) en raison de la pénurie de foncier pour accueillir les entreprises, qu’une réalité a vu le jour. L’activité horticole fait du marché une place forte pour le Sud de la France. Avec 250 exposants, le carreau horticole est aujourd’hui le premier en France pour les pépinières et plantes d’extérieur.
« Ce marché est important pour la filière, souligne Roger Jacquemin, du département développement économique de la Cove, voire vital pour certains producteurs qui réalisent 30 ou 40 % de leur chiffre d’affaires ici et parfois plus. Avec quelques investissements, nous estimons que l’activité pourrait progresser de + 50 à + 200 %. A la faveur d’une étude menée par le Cabinet Lauriot Prêvot, plusieurs pistes avaient été évoquées : redimensionner le carreau du marché, le reconvertir voire le laisser partir ailleurs. Mais les réactions des professionnels ont été très fortes pour le préserver. Il est évident, qu’un nouveau départ du marché horticole ne se suffira pas d’une réformette. Ce sont des mesures en profondeur qui devront être mises en place. Et les professionnels doivent afficher une volonté forte et démontrer une réalité économique pour convaincre les institutionnels à s’engager dans des aides financières, car les investissements nécessaires sont estimés à 24 ME sur dix ans. Une redynamisation du marché, avec la création de services additionnels peut être un élément d’attractivité pour l’installation de nouvelles entreprises sur les zones d’activités attenantes au marché, donc un levier de développement économique. »
La volonté des usagers de conserver le marché gare de Carpentras s’est traduite dans un premier temps, par la création d’une association l’UPMGC (Union des Professionnels du Marché Gare de Carpentras), présidée par Claude Melquior. Une de ses missions est de convaincre les usagers à s’investir dans les projets et notamment d’engager les producteurs à réserver au minimum 500 emplacements sur le carreau, estimé à 500 € l’unité.
Une SEM pour mener la restructuration
Début juillet, la moitié du chemin était accomplie. « En parallèle, ajoute Roger Jacquemin, le minimum requis pour la gestion du marché est la création d’une SEM composée pour un tiers de membres de l’association. Dans le cadre de cette nouvelle gestion, de nombreuses mesures correctives devront être apportées : la professionnalisation des usagers du marché excluant les amateurs et les particuliers, la modernisation et le fonctionnement du marché, le développement et la diversification de la gamme car un des souhaits est de faire revenir les fleurs coupées, le développement de l’offre de services aux professionnels et le développement d’un plan marketing et promotionnel à la hauteur des enjeux. »
Néanmoins, si les conditions de cette restructuration profonde ne sont pas réunies, « un scénario de repli » est envisagé et toutes les décisions concernant l’avenir du marché gare de Carpentras seront prises en fonction d’une synthèse, qui sera présentée en septembre.