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Melon - Centre-Ouest
Une nouvelle marque dans le Haut Poitou

Le jeune producteur Julien Godet investit dans le marché haut de gamme développé essentiellement par les grossistes.

Le melon figure parmi les rares fruits et légumes où une marque peut réussir à s’imposer au niveau du consommateur. Le Haut Poitou en propose d’ailleurs plusieurs aujourd’hui bien identifiées. Depuis la campagne passée, dans la zone IGP du Haut Poitou, un nouveau melon est apparu avec la marque Le Divin. Produit par Julien Godet, jeune exploitant de 29 ans, il s’inscrit parmi les melons dits haut de gamme. « Le Divin a été accueilli très favorablement l’année dernière par nos clients. Nous poursuivons donc l’opération pour la saison 2011 », affirme-t-il. Le Divin intéresse essentiellement des grossistes, une dizaine pour être exact, et principalement de la région parisienne. « Mes clients approvisionnent des magasins spécialisés ou des épiceries fines », détaille le jeune producteur. En cagette de bois 40 x 30, six melons sont déposés sur des alvéoles vert pâle. Ils se distinguent par du calibre 12 et leur couleur homogène : « Avec cette marque, notre objectif est de mettre en valeur nos plus beaux melons », souligne Julien Godet. Fils d’agriculteur et fin connaisseur du marché des fruits et légumes pour avoir travaillé comme commercial à la coopérative de Silène dans le Sud-Ouest, il s’est rapidement acclimaté à son nouveau métier de producteur, conditionneur et expéditeur. Respectant le cahier des charges du Syndicat des producteurs de melons du Haut Poitou, le melonnier cultive des variétés spécifiquement sélectionnées pour leur goût et leur adaptation au terroir. Dans le cadre des contrats de location de terre qu’il effectue avec ses voisins agriculteurs, il choisit des parcelles exemptes de culture de melon depuis au moins six ans : « J’essaie dans la mesure du possible de trouver des terres qui n’ont jamais été cultivées en melon. De fait, nous sommes assurés d’une pression maladie plus faible. » Après la parcelle et la variété, le passage en station est déterminant pour le choix des melons qui seront estampillés Le Divin. « L’an passé, moins de 5 % de notre récolte a reçu le stick de cette nouvelle marque, souligne celui qui récolte 2 000 t de melons sur les 90 ha en contrat de location. Notre objectif n’est pas de multiplier les tonnages. L’essentiel est la mise en valeur du produit. » Quand les fruits arrivent sur la station, le tri s’effectue parmi les meilleurs lots, c’est-à-dire ceux qui sont destinés à être stickés Melon du Haut Poitou. L’objectif de mieux valoriser ce melon exige de proposer un prix au-delà de 1,50 €/kg. « Nos clients comprennent parfaitement le surcoût d’une telle démarche, affirme Julien Godet. Elle demande un effort de tri et de logistique plus important qu’un melon standard. » Dans sa palette d’offres, figure aussi Le Prieuré de la Dive, la marque créée par son prédécesseur et toujours d’actualité.

Charentais jaune contre Charentais vert
Le producteur – par ailleurs devenu président du Syndicat des producteurs de melons du Haut Poitou en 2010 – regrette que les melons de son terroir ne soient pas mieux valorisés : « Les adhérents du syndicat s’impliquent largement pour développer la qualité des melons proposés en s’imposant des choix techniques et des contrôles rigoureux. L’animatrice Florence Rouger effectue plusieurs audits au cours de la saison où des mesures d’aspects, de fermeté et d’indice de réfraction sont réalisées sans compter les tests de l’organisme de contrôle SGS. » La qualité est toujours au cœur des débats via le choix variétal. « Aujourd’hui avec l’arrivée de nouvelles variétés de Charentais vert au goût plus prononcé que par le passé, des producteurs souhaitent les implanter dans la région, signale le producteur du Maine-et-Loire. Avec le syndicat, nous sommes intransigeants dans ce domaine et nous optons pour le Charentais jaune. » Toutefois, quelques essais ont été effectués l’an passé avec du Charentais vert. « Agronomiquement, il est satisfaisant, constate le melonnier. Certes, son goût se rapproche du Charentais jaune mais certaines variétés cumulent des défauts comme l’éclatement qui sont rédhibitoires. » Le développement de ces variétés en France n’est pas souhaitable selon Julien Godet. « Avons-nous vraiment intérêt à produire des melons de longue conservation français ? Après ceux du Maroc ou de l’Espagne, les consommateurs apprécient l’arrivée des melons français plus goûteux. Si des melons à plus longue conservation sont positionnés à ce moment-là, nous craignons que cela n’attire davantage la concurrence, notamment d’autres pays européens, et ouvre la voie à de nouvelles zones de production. Et l’on peut déjà prédire, dans ce cas, un effondrement de ce marché qui est déjà pas mal bousculé. » En cette mi-mai, la saison se prépare. Les plantations s’effectuent à intervalle régulier, toutes les semaines jusqu’à la mi-juin. Les conditions exceptionnelles de ce début de saison avec de la chaleur et peu de pluie laissent présager à l’heure où nous écrivons une bonne récolte 2011 en avance d’une quinzaine de jours. Une aubaine pour la marque Le Divin à condition qu’il pleuve.

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