Fraises de France
Une nouvelle dynamique, sur le terrain et en rayons
Avec des volumes repartis à la hausse, la filière fraise française ne craint plus que les caprices de la météo.
Le temps chaotique ne favorise pas le déroulement de la campagne de printemps des Fraises de France : trop frais pour la consommation et avec des à-coups de chaleur pour la production. La directrice de l’AOPn, Caroline Granado, a annoncé le lancement d’une gamme d’outils « de communication et de dynamisation du rayon » : T-shirts, dépliants, nouveaux kits PLV, « travaillés autour de la communication en direction des enfants ». Cette opération est engagée pour trois ans dans le cadre d’un programme européen qui associe Interfel, Alimos, son équivalent italien et le Bureau national interprofessionnel du kiwi (BIK). Un dossier de presse “très féminin”, une importante campagne radio sur RTL et RTL 2 et des opérations de relations publiques complètent le dispositif. Le co-branding “Charlotte aux fraises” qui a dépassé, en 2012, 1,5 million de barquettes sous étiquette commune (35 %) sera poursuivi : un dixième opérateur veut rejoindre cette opération. Depuis 2008, on assiste à une inversion de tendance avec une augmentation des volumes produits en France et en Aquitaine. Le président de l’AOPn Fraises, Xavier Mas, impute ce phénomène aux efforts de différenciation variétale par le goût et de conditionnement, mais aussi au développement de la production hors-sol qui permet un étalement du calendrier de production. Ainsi Bernard et Régine Stedile – qui exploitent 5 ha de hors-sol à Bourran (Lot-et-Garonne) – produisent des fraises presque toute l’année, sous marque Marmandise. En jouant sur les types de plants, leur région d’élevage, les variétés, les différentes sortes d’abri et les itinéraires techniques. Le point fort des Aquitains, c’est le hors-sol, dont les surfaces ont doublé en neuf ans. Agri Abri, créé en 1994, a joué un rôle stratégique dans ce développement, devenant en quelque sorte “une entreprise relais” pour aider les agriculteurs, du financement à la gestion du projet et à la conception de l’outil. En dix-huit ans, 420 ha de serres et abris – majoritairement dédiés à la production de fraises – ont ainsi été créés, représentant un investissement de 33 millions d’euros. Les trente-deux adhérents de l’AOPn, OP, expéditeurs et indépendants (plus de 550 producteurs), représentent 19 000 t de fraises, soit 45 % du volume national. Les deux premiers départements producteurs sont aquitains : le Lot-et-Garonne (le quart de la production nationale) et la Dordogne.