Drôme
Une nouvelle dynamique pour l’abricot des Baronnies
Après s’être cherché pendant de nombreuses années, l’abricot des Baronnies revient sur le devant de la scène avec des projets et des réalisations qui seront sur le marché dès cette saison avec une marque et des plateaux bien identifiés.
Dans les années 90, un embryon d’organisation avait vu le jour autour de quatre groupements de producteurs. Mais la cible – la promotion de l’abricot et celle du nectar fabriqué avec ce fruit – n’avait pas eu les effets escomptés d’où le retour vers l’individualisme et l’absence de structure fédératrice. « Cette année, nous repartons vers des réalisations plus concrètes, ce qui avait manqué aux projets initiaux, explique Jean-Marc Philibert, président de l’Association de valorisation de l’abricot des Baronnies. Les conditions par rapport à un passé assez proche sont différentes mais nous avons le même besoin de structurer une production éparpillée. Nous sommes partis du principe qu’il fallait évoluer dans notre manière de travailler et nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous lançons une sélection haut de gamme et un conditionnement avec un ancrage territorial. » L’abricot “Baronnies plus nature” est issu d’une sélection et produit sur la base d’un cahier des charges très strict. « L’objectif de cette segmentation est de limiter les intrants afin qu’au bout du compte aucune molécule résiduelle, le zéro résidu, ne soit détectée dans le fruit. L’assertion sera confirmée par des analyses pratiquées par un organisme indépendant. Les résultats seront transmis aux expéditeurs qui agréeront les lots avant le conditionnement et l’apposition du logo “Abricot plus des Baronnies”. C’est une manière de les associer à notre démarche. »
L’abricot des Baronnies sera présent sur le marché de juin à fin août
Sept variétés ont été retenues pour entrer dans la sélection. Il s’agit d’Orangered, Bergarouge, Orangé de Provence, Bergeron pour les principales, les autres (Kioto, Bergeval…) ayant été plantées en nombre plus limité. « Il était également important de trouver un outil fédérateur. Pendant le laps de temps où les producteurs étaient libres de leurs choix, de nombreuses variétés ont été plantées, parfois en dépit du bon sens. Cinquante variétés, en volumes insuffisants, c’est ingérable, d’où la volonté de recentrer sur un noyau bien valorisable et de notoriété affirmée, car certaines ont des qualités indiscutables. Des qualités gustatives, de coloration supérieure à d’autres zones, car notre terroir possède un climat chaud et des sols pauvres qui concentrent les arômes. » Globalement, l’abricot des Baronnies sera présent sur le marché de juin à fin août. Le potentiel global de la petite région se situe autour de 15 000 t. « Néanmoins, cette première année – qui sera une année test – portera sur une centaine de tonnes afin de vérifier la faisabilité de notre initiative, ajoute Jean-Marc Philibert. Les agriculteurs ont été sensibilisés à notre démarche et nous pourrions porter rapidement notre potentiel à des niveaux plus hauts. Pour l’heure, seuls dix producteurs ont choisi de travailler sur le cahier des charges sur 1 ha chacun. »
Un cahier des charges très strict
Le cahier des charges prévoit l’élimination du calibre B et mise sur les calibres A, 2A, 3A et plus. « Un des objectifs est également de cueillir au plus proche de la maturité pour la satisfaction des consommateurs. Nous allons essayer de travailler en flux tendus, mais ce principe n’exclut pas la mise en chambre froide, avec une cueillette à un stade moins mature, pour écrêter les pics de production. In fine, l’aboutissement serait de parvenir à lisser les prix sur la saison et c’est une question que nous évoquons. Mais la base de cet objectif est de déterminer précisément le coût de revient de nos abricots, afin d’établir un prix fiable et crédible à proposer aux expéditeurs. » Pour l’heure, ils sont cinq : Amoros (Cavaillon-Vaucluse), J.C. Bernard (Nyons-Drôme), Clariana (Faucon-Vaucluse), Gg (Le Barroux-Alpes-de-Haute-Provence) et la Sica Le Venaissin (Carpentras-Vaucluse). « Ce sont des expéditeurs avec lesquels nous avons l’habitude de travailler, souligne Jean-Marc Philibert. Mais il n’est pas exclu que d’autres nous rejoignent. » Les abricots “plus nature” seront commercialisés en plateaux marqués “Baronnies, en Drôme provençale” 9 kg bois en 50x30 (à la demande des expéditeurs qui visent le marché russe, notamment pour l’Orangé de Provence). « D’autres conditionnements ne sont pas exclus, conclut Jean-Marc Philibert. Mais donnons du temps au temps. » Les premiers lots d’abricots “plus nature” étaient sur le marché entre le 15 et le 20 juin.