D’une semaine à l’autre
Une mauvaise campagne pour les fruits et légumes
Bruno Le Maire reconnaît que l’agriculture française est en pleine crise, la taxe carbone est jugée « inacceptable » selon la FNSEA… Tour d’horizon de la crise qui continue.
Lundi : le discours de Châlons
Venu inaugurer la 63e Foire de Châlons-en-Champagne, le ministre de l’Agriculture a une nouvelle fois surpris son monde. Sans prendre de gants, il a reconnu que l’agriculture française connaissait la crise « la plus grave […] depuis des décennies ». Et dans cette région céréalière, il a commencé par parler des fruits et légumes (lire aussi “Bruno Le Maire se veut offensif...”). Une forme de rupture avec nombre de ses prédécesseurs qui avaient tendance à “sectoriser” l’agriculture.
Mercredi : audition devant les députés
Dix-sept députés, membres du groupe de travail sur les fruits et légumes à l’Assemblée nationale, ont auditionné Bruno Le Maire. A cette occasion, le ministre a annoncé son intention de demander à Bruxelles la création d’une commission d’enquête sur le travail saisonnier afin de lutter contre le travail au noir « qui est trop courant chez certains de nos partenaires européens », selon le compte rendu de l’audition (lire aussi "Bruno Le Maire se veut offensif...").
Mercredi : rentrée de la FNSEA
La France agricole est en crise : « tous les secteurs sont mal en point », constate Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA. L’année 2009 s’annonce « dramatique » sur le plan du revenu des agriculteurs. Le syndicat demande qu’elle soit décrétée « année blanche » pour les cotisations sociales. Lemétayer doit rencontrer Nicolas Sarkozy ce mercredi et une grande mobilisation nationale est annoncée pour le mois d’octobre.
Taxe carbone : « inacceptable »
La FNSEA rejette en bloc le projet de taxe carbone. Elle va toucher « en particulier les productions sous serre, explique Jean-Michel Lemétayer. Comment pourrait-on tolérer que ces secteurs soient lourdement imposés dès l’année prochaine alors que les produits belges, hollandais entrent librement en France sans subir cette taxe ? ».
L’organisation économique cherche à s’organiser
Fedecom souhaite réunir à Paris, le 18 septembre, tous les représentants de l’organisation économique : AOP nationales produits, AOP régionales, Felcoop, etc. Hier lundi, devait se tenir une rencontre dont le but était de « discuter d’une représentation commune dans les différentes instances de consultations ». Etaient conviées les AOPn reconnues et en cours de reconnaissance, les associations économiques de produits, les SIPMM… Au cours de cette réunion, « les représentants des associations nationales de fruits et légumes » devaient débattre « de la forme que prendra leur représentation auprès des Pouvoirs publics et dans les instances interprofessionnelles ». « Cette coordination des associations nationales d’organisations de producteurs s’exerce dans un esprit de dialogue et de concertation avec Fedecom et tous les acteurs représentant, aujourd’hui, les intérêts économiques des producteurs de fruits et légumes », conclut un communiqué envoyé à la presse.
Arboriculture : plusieurs centaines de millions d’euros de pertes
Le conseil d’administration de la FNPF s’est réuni jeudi et a tiré un “triste” constat des campagnes fruitières. « Le bilan est malheureusement celui envisagé, les pertes se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’euros », écrit la Fédération des producteurs de fruits. Elle rappelle « l’urgence à intervenir pour sauver des exploitations en danger ». La Fédération précise ses principales revendications : une année 2009 blanche tant pour les charges sociales que pour les emprunts bancaires ; un allégement des charges sociales pour l’avenir par une compensation basée sur la TVA ; un remboursement des remises, rabais et ristournes exigés par l’aval en 2009.