Bouches-du-Rhône
Une liaison routière pourrait obérer l’avenir du Min des Arnavaux
La L2 Nord est un projet de liaison routière entre les autoroutes A7 et A50 permettant le contournement de Marseille. Inquiètude sur le Min de la citée phocéenne.
Projet très discuté et décrié, la L2 Nord devrait entrer en service en 2015. Il s’avère que le Min des Arnavaux sera particulièrement touché par cette infrastructure routière. « L’emprise sur le site du Min des Arnavaux couvre entre 30 et 35 % de sa superficie, explique Jean-François Gra, directeur de la Somimar. Il est prévu que la L2 Nord passe à proximité de la voie ferrée qui longe le Min et sa construction entraînerait la destruction de la totalité des entrepôts et de la déchetterie situés dans cette zone. » La DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a effectué récemment une visite du Min accompagnée par le cabinet Ernst & Young qu’elle a mandaté pour une étude sur les solutions à apporter pour pérenniser l’activité du marché. « Je pense que les choses vont aller vite et qu’à fin juin l’étude sera terminée et remise à la DREAL, à condition que toutes les parties concernées Etat, Région, Union européenne, Somimar, etc., soient d’accord. Ce qui n’est pas acquis. Ensuite le dossier devrait être déposé le 13 août devant le Conseil d’Etat dont la réponse est attendue pour le 28 novembre. » Jean-François Gra fulmine déjà (et depuis longtemps) contre ce projet : « L’enquête publique menée au printemps 2009 a débouché sur un avis favorable soumis à une condition : que le Min ne perde aucune entreprise et aucun emploi. Qu’allons-nous faire avec les entreprises qui occupent les entrepôts menacés ? Le Min n’a aucune réserve foncière pour recaser tout le monde. Devons-nous nous contenter de les indemniser et de les voir partir ailleurs, ce qui pénaliserait l’ensemble des usagers du Min ? Une restructuration serait peut-être possible mais je pose des questions : Qui va financer ? A quelle hauteur ? Qui en sera le maître d’œuvre ? Je crains que ce projet touche à l’intégrité du statut de Min des Arnavaux, le reléguant à celui de marché de gros. » Une solution pourrait être l’ouverture d’un site complémentaire puisque le statut de régie de la Somimar lui accorde de gérer différents sites, ce qui est d’ailleurs le cas entre Saumaty et les Arnavaux. Mais, là encore, la partie n’est pas gagnée.