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Une installation guidée par une hausse de la demande

Nouvellement installée, non issue du monde agricole, Laetitia Desseux, unique salariée de l'exploitation Les fruits de Bellevue, a démarché les professionnels, les boulangers-pâtissiers pour écouler sa production de framboises.

Après quatorze années passées comme enseignante-formatrice à la Maison familiale et rurale (MFR) d'Anneyron dans la Drôme, Laetitia Desseux, 39 ans, s'installe en janvier 2015 comme maraîchère en framboises et fraises, à Eclassan, près d'Ardoix en Ardèche.

Pour Laetitia Desseux, non issue du monde agricole, cette installation est très réfléchie. « J'ai cherché une filière avec des débouchés. La hausse de la demande en framboises et fraises m'a incitée à choisir cette production de petits fruits rouges. J'ai fait appel à un conseiller d'entreprise de la Chambre d'agriculture de l'Ardèche, à Annonay, pour estimer la viabilité de mon projet. Mon plan de développement d'exploitation me recommande de développer la vente directe pour dégager de la plus-value, ce que j'ai fait rapidement. On a aussi déterminé les prix de vente. Je ne souhaitais pas écouler ma production à la coopérative locale car les prix proposés à l'achat étaient trop bas, soit 6,50 €/kg de framboises et 2,50 €/kg de fraises. Je ne pouvais pas dégager de revenu car j'avais un lourd investissement de départ. »

Laetitia Desseux investit 20 000 € dans un système d'irrigation goutte à goutte dans huit serres de 50 m2 chacune et dans des filets brise-vent. L'exploitation se situe à 400 m d'altitude. La production est entièrement sous serre, soit 1 000 m2 de framboises et 1 000 m2 de fraises. Le terrain est loué à un propriétaire local.

Pour étaler la cueillette des framboises pendant l'année, de juin à novembre, la jeune formatrice, qui a conservé un mi-temps à la MFR d'Anneyron, a choisi quatre variétés de framboises : Elida, Mecker, Himbo-top et Polka. Elle a pu négocier avec la MFR d'Anneyron son emploi du temps. « La MFR a aménagé mon temps de travail en fonction des récoltes. Il varie de quatre jours à deux jours par semaine. »

Commercialiser ses framboises auprès d'un boulanger-pâtissier

Un autre challenge attendait Laetitia Desseux : la commercialisation auprès des professionnels. « La framboise se vend mieux auprès des professionnels, des boulangers-pâtissiers que des particuliers. Il y a même une hausse de la demande notable », ajoute-t-elle. La jeune exploitante prend son bâton de pèlerin, sillonne la région, prospecte un peu par hasard et commence à fournir en framboises en 2015 un boulanger-pâtissier installé à Salaise-sur-Sanne en Isère, qui possède cinq boulangeries-pâtisseries en Isère et dans la Loire. Le boulanger-pâtissier – qui se fournit au marché de gros, gare de Lyon – est séduit par les prix proposés par la jeune exploitante. « Il achetait ses framboises 16 €/kg. On lui a proposé un prix producteur à 12 €/kg en septembre-octobre 2015. Il a été séduit. Il n'y a aucun contrat écrit, ni aucune vente annualisée », précise Laetitia Desseux.

Pour répartir ses ventes de fraises et de framboises, Laetitia Desseux fournit trois restaurants locaux, sa clientèle d'habitués dans les marchés locaux de Satillieu, de Quintenas et la cantine scolaire de la MFR d'Anneyron. A la fin du mois d'avril, elle a ouvert une boutique à la ferme sur la commune d'Ardoix. Elle prévoit une belle récolte 2016 : 800 kg de framboises précoces et remontantes et 900 kg de fraises.

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