Aller au contenu principal

Formation : dans le secteur du transport et de la logistique
Une formation sur-mesure pour les caristes

Indispensable pour la bonne marche de l'entrepôt, le cariste est un métier pivot pour le stade de gros et de distribution. La formation de l'AFTRAL s'adapte à une demande de plus en plus exigeante.

Selon les données 2013 de l'Observatoire des métiers d'Intergros (OPCA de la branche commerce de gros), les métiers liés à la logistique représentaient 18,8 % des salariés du commerce de gros (11,2 % pour le détail, 7,3 % pour l'ensemble du secteur privé). Il n'est pas étonnant de voir un centre de formation spécialisé dans ces métiers implanté sur le marché international de Rungis. Celui-ci fait partie d'AFTRAL, la nouvelle dénomination du groupe AFT-Iftim (lire encadré p. 60).

72 % des stagiaires dans le commerce de gros suivent une formation transport-logistique-manutention, dont 51 % pour obtenir le certificat Caces, selon Intergros.

Ce groupe est né en 1989 de l'association de l'AFT (Association pour le développement de la formation professionnelle dans les transports), et de l'Iftim (Institut de formation aux techniques d'implantation et de manutention). Situé dans la zone administrative du marché, le centre se compose de deux bâtiments, abritant la Direction interrégionale Ile-de-France et le centre de formation des apprentis (CFA). L'ensemble est complété par un entrepôt pour la mise en pratique des formations. «L'AFT et l'Iftim ont été créés dans les années soixante par les professionnels pour les professionnels, explique Benoît Leturgeon, directeur régional secteur Sud Ile-de-France. Nous disposons donc d'une qualité et d'un savoir-faire sûrs dans le domaine. Nos formateurs sont des experts, ayant au minimum cinq ans d'expérience dans le métier et travaillant à partir de cas concrets : ce sont des pros qui parlent à de futurs pros, en somme. Notre position de centre reconnu permet aussi d'assurer une traçabilité de la formation inculquée aux stagiaires en cas de problème, pour les services de l'inspection du travail. »

 

Une profession de plus en plus complexe

Le centre de Rungis intervient à la fois sur la formation liée au transport (routier, multimodal...) et sur le domaine du magasinage et de la conduite d'engins de manutention. Sur ce dernier point, en matière de formations initiales (qualifiantes ou diplômantes), Rungis prépare, entre autres, au CAP “Agent d'entreposage et de messagerie” et aux titres professionnels “Préparateur de commandes en entrepôt” et “Cariste d'entrepôt”, tous deux éligibles à la VAE (valorisation des acquis par l'expérience).

En ce qui concerne les formations de perfectionnement, elles tournent autour de l'obtention du Caces (Certificat d'aptitude à la conduite en sécurité). Indispensable pour toutes formations ultérieures dans le domaine, il autorise la conduite d'engins de manutention. Que ce soit en initiation, en perfectionnement, ou en renouvellement (il n'est valable que cinq ans), le cursus couvre les techniques de prise et dépôt de charge, de gerbage/ dégerbage de palettes en piles, de stockage/déstockage à partir de palettiers, de chargement/ déchargement de poids lourds. Le certificat est aussi adapté aux matériels utilisés. A Rungis, le site dispose d'un plateau technique où les futurs caristes peuvent se familiariser aux différents types d'engins de manutention, depuis le transpalette à conducteur porté et le préparateur de commandes au sol (catégorie 1) jusqu'au chariot élévateur à mat rétractable (catégorie 5). Cependant, l'obtention du Caces n'apparaît plus obligatoirement suffisant. « La responsabilité des personnels dans un entrepôt est de plus en plus grande, précise Benoît Leturgeon. Les façons de charger et décharger les marchandises et la réactivité du cariste ont une incidence directe sur les livraisons et le plan de transport, ainsi que sur la cadence de travail intervenant dans la performance de l'entrepôt. Les métiers se sont diversifiés. Aujourd'hui, le Caces n'est que le prérequis pour accéder à d'autres spécialisations. »

Une offre en constante évolution

A côté de ces formations génériques, la tendance pour des programmes spécifiques est à la hausse. Elle est portée par les entreprises désireuses de trouver un personnel formé aux attentes précises du métier. Par exemple, pour les fruits et légumes sur le marché international de Rungis, l'offre s'est adaptée aux horaires matinaux de l'activité. « On tend de plus en plus vers des formations sur-mesure, explique Benoît Leturgeon. Telle entreprise peut utiliser une catégorie d'engins et pas sa voisine : le besoin en formation sera alors différent. En fait, il est d'abord important de bien identifier le type de marchandises. A partir de là, le discours de la formation s'adapte. » Similairement, le catalogue des formations intègre les nouvelles formes de distribution et leurs demandes en matière de manutention : un travail a ainsi été mené pour la préparation de commandes dans les drives. La méthode a connu des évolutions ces dernières années.

« Les formats ont évolué, note Benoît Leturgeon. Nous avons lancé depuis quelque temps la formation à distance e-Caces. Le diplôme étant composé d'une base théorique et d'une pratique, il est possible d'acquérir la première via Internet. Cela permet au futur cariste de s'approprier les aspects théoriques du métier sans avoir à se déplacer au CFA. Chaque étape de cette partie de la formation est bien évidemment validée avant d'aborder la partie pratique, c'est-à-dire des tests de conduite sur le centre. » Des outils pédagogiques innovants ont aussi été développés : applications métiers (logiciels de gestion de flux et de production), des jeux pédagogiques (gestion de projets...), des kits facilitant la formation des stagiaires... Cette adaptation permanente ne surprend pas : « Nous disposons d'une veille réglementaire fournie par notre Institut pédagogique du transport et de la logistique, qui fait aussi office de laboratoire de formation. Nous sommes ainsi au plus près des besoins de la filière », conclut Benoît Leturgeon.

L'enjeu d'une formation adaptée ne fait pas de doute. Et cela est particulièrement vrai dans la filière commerce de gros et distribution. Ainsi, selon Intergros, l'OPCA du commerce de gros et international, 72 % des stagiaires en professionnalisation dans la branche suivent une formation transport-logistique-manutention, dont 51 % pour obtenir le Caces.

Premier centre de formation d'Europe pour le secteur

Depuis le 1er janvier, le groupe AFT-Iftim est devenu AFTRAL (“Apprendre et se former en transport et logistique”). Représenté par quinze organismes professionnels, AFTRAL est en 2015, par son importance, le premier centre de formation initiale et continue du secteur en Europe. Proposant plus de 500 programmes, il dispose de 100 sites de formation sur l'ensemble du territoire français, 44 centres de formation d'apprentis, 24 écoles de jeunes, 16 Isteli (Institut supérieur du transport et de la logistique internationale), 4 ENSTV (Ecole nationale supérieure du transport de voyageurs), 2 EPT (Ecole Pratique du tourisme) et 1 IML (Institut international de management pour la logistique). Au total, ce sont plus de 2 000 collaborateurs (dont 1 000 formateurs) qui travaillent sous la bannière d'AFTRAL. 190 000 personnes sont formées chaque année, ainsi que 3 700 apprentis (du CAP au Bac + 5). AFTRAL présente un taux de réussite de 90 % aux examens de l'enseignement supérieur. 89 % des apprentis trouvent un emploi six mois après l'obtention de leur diplôme. Ph. G.

Les plus lus

Des employés s'affairent à la récolte de salades dans une parcelle du Gaec Stéphan. A droite, Christian Stéphan, l'un des trois associés du Gaec Stéphan.
Maraîchage en Bretagne : « Comment j’ai réussi à fidéliser ma main-d’œuvre »

Christian Stéphan, producteur de salades, chou-fleur, et d’oignons avec son frère en Bretagne a réussi à recruter et…

<em class="placeholder">mildiou melon</em>
Melon : trois solutions alternatives contre le mildiou

Le mildiou est un problème croissant et récurrent en melon dans tous les bassins de production. Trois produits alternatifs et…

<em class="placeholder">Benoît de Flaujac dans la végétation de sa plantation d&#039;asperges de l&#039;année sous serre photovoltaïque. </em>
Serre photovoltaïque pour la vente directe : « J'ai privilégié la luminosité et l’aération »
Pour développer des cultures diversifiées destinées à la vente directe, la SCEA de Flaujac a fait le choix d’une serre…
<em class="placeholder">Les dégâts en production sont restreints aux fruits et se caractérisent par de fortes décolorations et des déformations les rendant non commercialisables.</em>
Tomate : vigilance sur le virus ToBRFV

Dans un rapport, l’Anses recommande la vigilance vis-à-vis d’un virus de la tomate récemment apparu, le Tomato fruit blotch…

Frédéric Marchesin, producteur de tomates Label Rouge pour les Paysans de Rougeline montrant une tomate dans sa serre.
Tomate : « Le Label Rouge, des surcoûts significatifs pour garantir des tomates hautement qualitatives »

Montée en puissance des volumes de tomate Label Rouge pour cette deuxième année sous label. L’AIFLG, ODG du Label Rouge, et le…

pucerons sur un fraisier en fleurs
Parsada : sur quelles « menaces majeures » va plancher le nouveau plan d'actions pour la filière fruits et légumes ?

Cinq nouveaux plans d’actions ont été validés pour les filières grandes cultures, semences et plants, fruits et légumes frais…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes