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Olea & Co - Provence
Une expansion périlleuse pour la filière oléicole bio

La vente au domaine, ou la vente directe, reste le principal débouché pour l’huile d’olive bio. Mais d’autres circuits s’intéressent à sa distribution.

Encore confidentielle, l’oléiculture bio est néanmoins en pleine expansion en France, un développement qui a nourri de nombreux échanges au cours de la journée technico-économique oléiculture bio, organisée au printemps par bio de Provence. Actuellement près de 4 % des oliveraies sont en bio, soit 1 795 hectares, dont 1 022 hectares en conversion à fin 2009. Cependant, les volumes d’huile d’olive bio ne pèsent pas lourd sur le marché : 200 à 250 tonnes par an (soit 2 % de la consommation française d’huile d’olive bio) contre, par exemple, 59 000 t en Italie, 15 000 t en Tunisie et 8 000 t en Espagne qui affiche un sérieux retard.
« La progression a été très forte entre 2008 et 2009, représentant une augmentation de 50 % des surfaces pour l’ensemble de la région Provence », explique Alexandra Paris, chargée de la communication et de l’économie à l’Afidol. Il est à souligner que 90 % des olives produites en bio sont destinées à la fabrication de l’huile.
La profession provençale enregistrait, à fin 2010, plus de 600 oléiculteurs bio et trente-six moulins (privés ou coopératifs) certifiés AB. La vente au domaine, ou vente directe, reste le principal débouché pour l’huile d’olive bio. Mais d’autres circuits s’intéressent à sa distribution.
« Pour les magasins collectifs d’agriculteurs, l’huile d’olive bio est un point fort du rayon épicerie, explique Claire Rubat du Mérac, chargée de commercialisation et de la mise en relation entre agriculteurs et circuits de vente pour l’agriculture bio en Provence. Les épiceries de luxe ou les boutiques spécialisées dans les produits régionaux considèrent l’huile AB comme un produit d’appel et en proposent au moins une ou deux références. Enfin, en ce qui concerne l’export, il s’agit de vracs demandés par des grossistes assembleurs, intéressés par une augmentation de volumes, ou en bouteilles marketées. Mais, sur ce créneau, la valorisation est différente car moins importante. Le potentiel étant limité, l’export est encore difficile sauf pour certains domaines et sur des marchés porteurs et rémunérateurs comme les Etats-Unis, la Chine ou encore le Japon. »

La GMS augmente régulièrement le nombre de références dans ses rayons
La grande distribution n’échappe pas au phénomène en proposant en moyenne deux références d’huile d’olive bio et augmente régulièrement le nombre de références. Mais si l’huile d’olive bio portée par son élan (mais qui parfois s’oppose aux AOC), sous l’impulsion de la demande sociétale et le succès du régime méditerranéen, gagne en volumes, en revanche sa valorisation est beaucoup plus difficile. « Nous constatons une très forte dégradation du prix des huiles d’olive bio, explique Alexandra Paris. Il était en moyenne de 8 € la bouteille en 2007, de 7,70 € en 2008 et de 7 € en 2009. Et déjà, nous voyons apparaître des bouteilles à 5 €, notamment sous la pression des importations qui représentent deux à trois fois plus que la production française. Je pense personnellement que l’huile d’olive bio n’est pas la panacée pour les producteurs. Elle est intéressante dans le sens où elle permet d’élargir la gamme en proposant au moins deux références, conventionnelle ou bio. Néanmoins, c’est un secteur très concurrentiel où il n’est pas possible à l’huile bio française de se positionner sur le créneau du prix et sur lequel les consommateurs ne regardent pas l’origine. Le bio n’est pas une solution miracle et ce serait une erreur de penser qu’il permettra de commercialiser plus cher et fera vendre plus d’huile d’olive. Le bio ne doit être considéré que comme un vecteur de segmentation permettant d’élargir la gamme traditionnelle. »
« Globalement, l’huile d’olive bio est plus chère à produire (+ 10 %), mais elle est mieux valorisée, explique Anne Laurent, directrice de la coopérative nyonsaise Vignolis. Pour notre part, nous commercialisons de l’AOC Nyons à 12 € la bouteille pour 14 € l’huile bio. Par ailleurs, les olives de bouche sont encore mieux valorisées. Mais malheureusement nous en manquons. » Pour Georges Bois, responsable export chez Emile Noël, il existe certaines embûches sur ce créneau. « Nous manquons de disponibilité en huile d’olive bio française. Dans notre cas nous souhaiterions engager un partenariat solidaire avec les producteurs français sur trois ou cinq ans pour élargir la palette de notre gamme d’huiles françaises. » A suivre.

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