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FRUIT LOGISTICA - Marché mondial - Espagne
Une concurrence ibère de plus en plus rude

En Espagne, les “fruterias” traditionnnelles et supermarchés s’affrontent sur le marché des fruits et légumes. Pour dynamiser la consommation, les marchés organisent des animations-dégustations et les offres snacking se développent.

Malgré une conjoncture économique défavorable, la consommation de fruits et légumes en Espagne se porte bien, nos voisins ibères en sont même les premiers consommateurs, devant les Italiens et les Français. Les échoppes et nouveaux concepts – tels que celui de Dia – fleurissent un peu partout et notamment à Madrid. Ce marché est structurellement mature avec en moyenne plus de 8,6 millions de tonnes  de fruits et légumes achetées par an. La vente via  les “fruterias” [primeurs, petit détail, NDLR] est effectivement très importante (cf. encadré) comparée aux hypers et supermarchés. « En Espagne, le marché de petit détail est très présent, explique ainsi Olivier Thiard, directeur branche agroalimentaire Ubifrance Espagne. Pour autant, la crise économique entraîne une recherche des prix bas qui aura dans les années à venir, c’est inévitable, une répercussion dans la chaîne commerciale des f&l espagnole composée de nombre d’intermédiaires. En cela, l’Espagne est en retard par rapport à la France sur ce schéma organisationnel. Après cinq ans de crise à répétition, les habitudes commerciales résistent toujours, mais il n’est pas sûr qu’elles tiennent encore longtemps. » Sur le plan logistique, il prévient qu’une réforme sur le transport est imminente. « Cette réforme aura une répercussion forte en particulier sur les envois de f&l en fin de semaine. La chaîne commerciale s’est beaucoup rétrécie ces dernières années, avec le regroupement de nombreuses structures et ce n’est pas près de prendre fin. »

Le commerce traditionnel domine
Selon les dernières données du ministère de l’Agriculture, présentées par Ubifrance, les canaux de distribution de fruits en Espagne sont encore largement profitables aux commerces traditionnels (32 % des volumes commercialisés). En revanche, pour la vente de légumes, les supermarchés dominent avec 28 % des volumes vendus contre 27 % dans les commerces traditionnels. La ville de Madrid en est un bon exemple, les “fruterias” sont en effet installées à chaque coin de rue, que ce soit dans les quartiers touristiques comme dans les plus résidentiels, et il n’est pas rare de trouver des échoppes de fruits et légumes ouvertes jusque 21 heures. En parallèle, les marchés municipaux sont de grands pourvoyeurs de fruits et légumes, les ventes ont lieu durant toute la journée et les animations sont souvent associées à des périodes particulières de l’année.

Des échoppes ouvertes tard le soir
Durant le salon Fruit Attraction, les commerçants des marchés municipaux s’étaient associés à l’événement pour organiser dégustations et animations culinaires afin de rendre encore plus attrayants les étals et les ventes de fruits et légumes. Il est aussi possible pour les Madrilènes d’effectuer leurs achats jusque tard dans la soirée, les marchés municipaux fermant quelquefois à plus de 21 heures comme sur le marché de Barcelone (le marché de San Josep La Boqueria). Les fruits découpés prennent place sur le typique marché San Miguel au cœur de Madrid à quelques pas de la Plaza Mayor. Ici, les jus et brochettes et autres shakers de fruits découpés côtoient un étal donnant envie de tout acheter ! Deux regrets, si l’étal est coloré à souhait, les prix restent peu attractifs et l’offre se limite à un seul primeur. Une autre halte madrilène vaut le détour. Au Corte Inglés [l’équivalent des Galeries Lafayette, NDLR], un énormesupermarché au rez-de-chaussée offre une large gamme de fruits et légumes frais dès l’entrée. Là ils sont proposés soit découpés et prêts à déguster en brochette ou petites coupelles, vendus bruts en flow-pack ou filmés par quatre ou six fruits sous marque ou MDD comme en gyrsac, soit vendus au poids ou à la pièce par primeur au cœur du rayon. L’offre IVe gamme est si variée que l’étal frigo s’étend sur tout le rayon fruits et légumes. S’y côtoient brochettes de légumes prêts à griller ou de fruits prêts à consommer, au demi-melon pour foyer monoparental. Chaque petit îlot est dédié à une offre spécifique : fruits rouges, agrumes et fruits tropicaux selon la saison bien évidemment. On y découvre aussi une large gamme de pommes en barquettes quatre ou six fruits parfois au co-branding coloré Disney, la pomme française côtoyant aisément les ibères et les italiennes. A un autre étage du magasin, la part belle est faite à la fine gastronomie. Ici aussi, les fruits et légumes ont trouvé leur place. L’offre plus restreinte présente du prêt à déguster mais aussi quelques produits exotiques plus onéreux et une offre exclusive d’un produit coup de cœur du rayon : le jus de Guanabana dont les propriétés anti-cancérigènes étaient largement mises en avant. C’est sous l’enseigne Be Fresh et la signature “Urban daily fresh” qu’ils ont trouvé place. Ici, on peut commander soupes et jus de fruits et de légumes à volonté selon les goûts.

Les petites surfaces dominent les ventes
Pour autant, en valeur, les données d’Ubifrance via le ministère de l’Agriculture espagnol annoncent que les supermarchés remportent la mise du commerce des fruits et légumes, les ventes avoisinant les 3,5 Md€ à l’année, contre 3,438 Md€ pour le commerce traditionnel. En revanche, contrairement à la France, les hypers et hard discount restent loin derrière à respectivement 476 M€ et 418 M€ à l’année. Les discounters et primeurs demeurent – malgré la crise économique qui sévit au-delà des Pyrénées – les grands gagnants en volumes. Interrogé par nos confrères de FyH, lors du salon Fruit Attraction, le directeur des achats du groupe Dia, Jesus Gomez, indiquait : « Les hard discount et le commerce spécialisé sont les voies uniques de distribution de fruits et légumes qui augmentent leur présence dans le commerce des fruits et légumes sur le territoire ibérique. » On dirait qu’il prêche pour sa paroisse !

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