Pays de Loire
Une charte pour réconcilier le maraîchage et le citoyen
Les Nantais viennent de signer un document référent pour favoriser les échanges entre la profession et les acteurs locaux. Témoignage du maire de Machecoul.
Très réservé au départ, le maire de Machecoul a découvert le métier de maraîcher au fur et à mesure des discussions.
Les festivités des 500 ans du maraîchage nantais (cf. fld hebdo du 4 septembre 2013) ont été l'occasion de signer la charte pour la prise en compte du volet maraîchage dans l'aménagement du territoire de Loire-Atlantique. Cinq signataires (1) étaient présents le 30 août pour parapher le document qui devrait servir de référence pour favoriser la concertation des acteurs locaux sur l'évolution de l'activité maraîchère dans le département. Il décrit l'activité, choisit les différentes pratiques et fait des recommandations en matière d'aménagement sur lesquels les élus locaux peuvent s'appuyer. D'un côté, ces derniers s'engagent à mieux prendre en compte les besoins de la filière quand les maraîchers s'impliquent à gérer leur activité dans le respect de l'environnement. Un exemple type : les grands abris. Ce système permet de réduire les intrants, l'eau, donc de protéger l'environnement et la santé du consommateur. Mais ces outils déparent le paysage urbain puisqu'ils font 6 m de haut. Le maraîcher qui adhère à la charte et demande un permis de construire s'engage à un aménagement paysager autour du grand abri plastique. Alain de La Garanderie, maire de Machecoul (Loire-Atlantique) où plus de 500 emplois sont concernés par le maraîchage, a été le représentant de ses collègues durant les deux ans de négociation. « La préparation a été studieuse et laborieuse, explique Alain de La Garanderie. Mais j'ai apprécié la méthode. Nos réunions étaient organisées par thème (eau, intrants...). » Très réservé au départ, le maire a découvert le métier au fur et à mesure des discussions. « Aujourd'hui, affirme-t-il, j'ai mieux compris pourquoi le maraîcher avait besoin de tant de surfaces, à quoi servait le sable qui encombre les fossés. J'ai compris aussi que la fédération était entrée dans un processus vertueux. J'ai dit à mes pairs qu'il faut soutenir ce secteur, défendre cette profession performante et pertinente, rétablir la vérité même si nous ne sommes pas d'accord sur tout. »
(1) Préfecture, Conseil général, Chambre d'agriculture, Association des Maires de Loire-Atlantique, Fédération des Maraîchers Nantais.