Bilan de campagne
Une campagne pêches/nectarines atypique
La rénovation du verger et les coopérations interentreprises sont les points à renforcer, selon l'AOPn.
Le retard de maturité s'est traduit pour la pêche par la présence de l'espèce en rayon jusqu'à la première semaine d'octobre. Un record ! Néanmoins, indique Raphaël Martinez, directeur de l'AOPn Pêches/Nectarines, « la fin de saison a été très difficile en raison de l'importance des volumes tardifs, mais globalement, la campagne a été très correcte avec des résultats économiques satisfaisants pour la majorité des producteurs. Et ce, pour la deuxième année consécutive. » L'exercice a été facilité par une offre équilibrée en France comme en Europe, avec néanmoins tous les aléas des campagnes déficitaires à gérer qui pèsent lourdement sur l'organisation commerciale de la filière. Cependant, les prix ont été soutenus tant au stade de l'expédition que du détail. Il est à souligner que les prix au détail sont en nette augmentation depuis deux ans passant en moyenne de 2,20 € le kilo à 2,50 €. Une augmentation qui récompense la politique de promotion et de différenciation de la pêche française qui est globalement bien répercutée par la distribution. Mais les indicateurs sont moins favorables en ce qui concerne les importations. « Deux pêches sur trois vendues à Rungis sont d'origine espagnole et les importations augmentent. Cela traduit la réduction du potentiel national et les difficultés de la filière à répondre à la distribution particulièrement en termes de volumes disponibles pour les actions de mise en avant. Ce sont deux questions qui pourraient être résolues. Pour la première, par la rénovation du verger, “un impératif pour gagner en compétitivité” avec des variétés les plus appropriées afin de conforter le différentiel qualitatif. Pour la seconde par l'émergence de nouveaux leaders ou une meilleure coopération interentreprises. » Dans le second cas, des fusions/absorptions/partenariats devraient émerger rapidement. Tout cela dans l'objectif de protéger le marché français, pré carré de la production nationale et très convoité par la concurrence, voire entrer dans le sillon de l'Espagne qui a ouvert de nombreux marchés en Europe de l'Est.