Mangue
Une campagne ouest-africaine concentrée
La saison 2015 revêt un caractère particulier pour les produits de Côte d'Ivoire en raison de la mouche du fruit et des maladies fongiques.
La campagne d'exportation de mangues d'Afrique de l'Ouest apparaît encore une fois tardive et concentrée. Une forte production, annoncée surtout en Côte d'Ivoire dès mars, pouvait laisser supposer un démarrage plus précoce cette année. Il n'en a rien été et l'approvisionnement du marché européen au mois d'avril, pour ce fruit, a reposé sur les livraisons déclinantes du Pérou vendues à des prix stables et soutenus (6-8 €/ colis). Quelques livraisons du Brésil en variétés Tommy Atkins, Keitt et Palmer, du Costa Rica et de Porto Rico en variété Keitt, comblaient partiellement le relatif sous approvisionnement du marché. Les premières expéditions de Côte d'Ivoire ont été réalisées à partir de la deuxième semaine d'avril pour une réception en Europe vers le 25 avril. Les volumes se sont rapidement développés et devraient atteindre les mêmes niveaux que l'année dernière où 18 000 t de fruits avaient été expédiées. Mais si les volumes de mangues de la Côte d'Ivoire vers l'Europe croissent sensiblement depuis les trois dernières années, la campagne 2015 revêt un caractère particulier. Le nombre, jugé excessif, d'interceptions pour infestation par la mouche du fruit (62 en 2014) par les services phytos de l'UE, a provoqué la mise en garde du pays, assortie d'une surveillance accentuée pour cette campagne.
Des mesures ont été programmées, du traitement des vergers jusqu'à la meilleure formation des agents des services phytos du pays.
Les autorités ivoiriennes ont proposé un plan d'action visant à réduire ce fléau qui pourrait aller jusqu'à l'embargo de l'origine, comme ce fut le cas récemment pour l'Inde. Une batterie de mesures a été programmée en Côte d'Ivoire, du traitement des vergers jusqu'à la meilleure formation des agents des services phytos du pays. Il faut espérer que ces actions soient efficaces pour protéger cette importante filière pour le pays. Un deuxième facteur conditionne aussi la durée et la préservation qualitative des fruits expédiées par la Côte d'Ivoire. Il s'agit de maladies fongiques (type anthracnose) communément observées chaque année et qui constituent une contrainte supplémentaire pour cette filière. Le développement de ces maladies ne donne pas lieu à interception par les autorités communautaires à un stade initial mais peut l'être lorsque les fruits s'avèrent impropres à la consommation. Ces maladies se développent généralement après les premières pluies dans les zones de production, intervenant souvent en milieu de mois. Elles entraînent l'arrêt des expéditions par crainte de fortes dégradations qualitatives et, par là même, de dépré-ciations commerciales.