Madagascar
Une campagne chronométrée pour le litchi
Comme chaque année la campagne d’exportation du litchi de Madagascar suscite un intérêt particulier. La durée et la rigueur de l’hiver austral risque d’entraîner quelques retards.
La brièveté de la campagne de litchi de Madagascar concentre les efforts des opérateurs afin d’organiser au mieux les conditions de récolte et de commercialisation de ce fruit festif. Les ventes les plus importantes en Europe se focalisant sur la période des fêtes. Aussi la préparation de la campagne est-elle spécialement importante pour faire coïncider une offre appropriée en termes de volumes et de qualité avec une demande exigeante et ponctuelle. Le suivi phénologique réalisé par le Centre technique horticole de Tamatave (CTHT) ces derniers mois conclut à un retard de la récolte comparé à l’an dernier. La durée et la rigueur de l’hiver austral en seraient la cause première. En revanche, le potentiel de production ne serait pas affecté. Ainsi, l’observation de la croissance des fruits place le démarrage de la campagne entre les années 2003 et 2007. L’ouverture officielle de ces campagnes avait été fixée respectivement le 29 et le 24 novembre. Sans retenir l’année 2006, la plus tardive (4 décembre), la récolte 2009-2010 devrait donc débuter courant de la semaine 48 pour une mise en marché estimée fin de semaine 50, début de semaine 51.
A partir de cette période probable, le compte à rebours débute pour les opérateurs afin de préparer la mise en marché. Une semaine de commercialisation de plus ou de moins avant Noël modifie le profil de la campagne, la fluidité des ventes et les niveaux de prix. On comprend aisément l’importance de la fixation de la date d’ouverture de la campagne sur laquelle repose la mise en place de la logistique maritime. Noël étant un vendredi, une ouverture début de semaine 48 permettrait de bénéficier de deux week-ends de ventes avant Noël. Dans le cas ou le démarrage serait fixé fin de semaine 48, il n’en resterait qu’un seul. Or ce sont durant ces jours d’ouverture exceptionnelle des supermarchés que s’écoulent les plus grandes quantités de fruits.
Les opérateurs sont donc confrontés, cette année, à la date d’ouverture de la campagne et à une nouvelle contrainte dans le délai d’acheminement. Les problèmes de piraterie au passage du Golf d’Aden entraînent l’allongement de la navigation pour répondre aux nécessités sécuritaires imposées par les compagnies maritimes. La tension commerciale risque donc d’être forte dans le cas d’une ouverture très tardive de la campagne. Sans doute, les opérateurs sauront-ils préserver les intérêts communs de la filière pour faire oublier l’âpre goût laissé par la campagne 2008-2009 !