Haut-Poitou
Une campagne 2008 mouvementée pour le melon
Jusqu’à présent, l’adéquation entre offre et demande n’a pas toujours été parfaite, ce qui n’est pas forcément à l’avantage des melonniers.
« Je n’ai jamais vu ça,s’étonne Philippe Delafon, président des producteurs de melons du Haut-Poitou. Contrairement à l’habitude, les adhérents de notre syndicat se retrouvent aujourd’hui dans des situations complètement différentes. Cette semaine (N.D.L.R. 35), le bilan de campagne montre que certains ont seulement commercialisé 60 % de leur production quand d’autres estiment qu’ils l’ont pratiquement écoulée avec 10 % de melons encore dans les champs. » Les conditions climatiques de cette saison ont complètement perturbé l’offre. Le début de saison a démarré 10 à 12 jours plus tard que la normale. Avec un mois de juillet aux conditions estivales, l’offre a été inférieure à la demande, les autres régions françaises accusant elles aussi un retard. Conséquence, les prix ont été très élevés durant quelques semaines (jusqu’à 2,30 E/melon au détail) pour s’effondrer ensuite avec l’arrivée simultanée des différentes régions françaises sur le marché. 2008 est d’ores et déjà classée comme une année “yo-yo” avec des écarts de prix qui ont plus que doublés (de 0,60 à 1,40 E/melon, prix départ station). Les consommateurs ont apparemment gardé en mémoire la conjoncture du début de saison. Une affluence inhabituelle de leur part était constatée dans les stations de conditionnement du Haut-Poitou où ils cherchaient à s’approvisionner pour éviter selon eux les prix trop élevés du marché.
Depuis mardi, retournement de situation. Contrairement aux prévisions de récolte et donc aux engagements pris avec les GMS, l’offre est peu importante. La région Centre est pratiquement la seule à être en mesure de fournir les magasins. Les prix sont donc repartis à la hausse. Les producteurs n’en bénéficieront pas forcément. Le résultat de la saison sera très variable pour la production. Les melonniers qui ont pu commercialiser au début juillet seront les moins pénalisés. Désormais, tout va dépendre du mois de septembre. Néanmoins, même pour les plus chanceux, les rendements ne sont pas au rendez-vous, de 3 t/ha au moins inférieurs à la moyenne régionale qui est de 18 t/ha.