Production
Une campagne 2005/2006 rassurante
La récolte des pommes de terre s’achève et les premiers bilans peuvent être avancés. Les cotations très décevantes de la précédente campagne ne sont plus d’actualité, les cours se sont relevés et ont été presque comparables aux prix de la prestigieuse campagne 2003/04. La Bintje en Nord-Picardie était cotée en moyenne 132 €/t à la campagne 2005/06, contre 55 €/t pour 2004/05 (soit + 140 %). Les surfaces emblavées ont été plus importantes également (104 700 ha en 2005 contre 103 000 en 2004). Près de 4,45 millions de tonnes pour un rendement moyen de 42,5 t/ha, la récolte diminue en volume de 4,3 % par rapport à 2004, mais fait 4 % de mieux qu’en 2003.
Les exportations se portent très bien. Entre le 1er août 2005 et le 30 avril 2006, 1 239 900 t de pommes de terre ont été vendues à l’extérieur du territoire national (1 036 900 t pour 2004/05 et 1 226 800 t pour 2003/04), en particulier vers l’Espagne, qui représente 40 % des débouchés à l’export. L’Italie a commencé ses achats plus tardivement cette année, mais le retard a été pratiquement compensé (206 400 t). La bonne nouvelle provient du Portugal où la sécheresse a amené le pays à revoir à la hausse ses importations. La France a bénéficié de cette occasion pour gonfler ses ventes (204 000 t, soit une augmentation de 117 % par rapport à 2004/05).
Recul des ventes en GMS
Si à l’export la conjoncture est souriante pour les professionnels français, le marché intérieur est toujours décevant. Les ménages achètent de moins en moins de pommes de terre de conservation (- 2,3 % par rapport à l’année dernière). Cette diminution est bien visible en grande distribution, avec un recul de ventes en volume de 9,3 % en supers. Seuls les achats en hypers échappent à la tendance avec une augmentation du volume des ventes de 3,1 %. Face à ce problème, le CNIPT prépare une campagne de communication télévisée pour relancer la consommation française. Pour les primeurs, le retard pris à la plantation rend les estimations encore difficiles. La surface emblavée et les récoltes devraient accuser une diminution de l’ordre de 10 % par rapport à la campagne précédente. Les débouchés ont pour l’instant enregistré de bons résultats, profitant d’une demande satisfaisante et d’une offre concurrentielle peu présente.