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Tendances de marché
Une bonne saison d'été malgré le black spot La baisse des volumes et de la consommation n'a pas imp

La baisse des volumes et de la consommation n'a pas impacté le pomelo qui a vécu une excellente saison. La tendance mondiale est au citron. Valence prévoit des volumes en baisse.

La campagne d'agrumes aura été bonne en prix et en demande tout au long de l'été. C'est assez rare pour être souligné. En pomelo, la saison d'été a débuté sur un marché assez vide (bonne sortie de la Floride), libérant la place pour l'Afrique du Sud. Le marché s'est tenu, avec des prix élevés. « L'Afrique du Sud a réussi à réguler ses exportations, sans envoyer de gros volumes d'un coup, analyse Olivier Fakhri, directeur commercial chez Helfer. Les prix ont été par conséquent hauts tout l'été et se sont même raffermis en fin de campagne. On a vu des prix historiques à 17-18 € le colis sur les bons calibres. Cette situation prouve que, malgré la baisse de consommation générale du pomelo, le marché peut rester élevé en prix et correspondre aux attentes des producteurs, si l'export est bien géré. » Seule origine présente tout l'été, l'Afrique du Sud a terminé une bonne campagne et a diversifié ses destinations, notamment en Corée du Sud et en Chine, où il n'y a pas de concurrence sur le pomelo (produit différent et saisons qui ne coïncident pas).

Pomelo : switch d'hémisphère

La campagne mexicaine a débuté fin août et devrait durer jusqu'à fin octobre. Les derniers envois de pomelos tardifs d'Afrique du Sud ont eu lieu fin septembre et les premiers Sunrise d'Israël ont pris leur place sur le marché. Le pays semble récupérer après des années difficiles. En 2014, au 30 mai (pic de la campagne export), le compteur marquait 5 263 t, soit 37 % de plus que la campagne précédente. En quatre ans, les surfaces se sont réduites mais la tendance pourrait s'inverser après la dernière bonne saison et le développement des marchés d'Extrême-Orient (progression de la demande et intérêt des jeunes pour ce fruit). La nouvelle campagne a bien débuté et l'export atteindrait des niveaux similaires à 2014. En Espagne, suite aux conditions climatiques défavorables, la récolte est prévue en baisse de 12 % à 72 000 t. Et dans certaines régions, cette culture est remplacée par celle du citron.

Le pomelo souffre d'une baisse de consommation

L'export devrait se situer sur un niveau de 60 000 t (63 156 t l'année dernière dont 61 000 t destinées à l'Europe). La qualité du produit turc est parfois remise en cause et le pays a choisi de diversifier ses débouchés mais l'incertitude demeure cette année (fluctuations économiques en Russie, mauvais développement au Moyen-Orient). Le pomelo de Floride est attendu pour fin octobre, avec un doute sur la qualité (pomelo très branché, vieux arbres) et des petits calibres prévus (peu de 40), suite à un été relativement chaud et humide.

Le pomelo souffre d'une chute structurelle de la consommation. Par exemple, aux Etats-Unis où il était l'un des fruits les plus consommés dans les années 70, la consommation a chuté de 70 %, passant de 11 kg/ an pour un Américain moyen à 1,1 kg. Par conséquent, les surfaces tendent à se réduire. Certaines origines (Honduras, Cuba) ont aussi montré des irrégularités sur la qualité. Même l'Afrique du Sud, qui reste un gros faiseur, voit des arrachages en verger. « En revanche, l'origine espagnole est à la hausse, en orange mais aussi en pomelo pour lequel ils étendent leur saison », explique Olivier Fakhri.

Le citron se développe

L'Argentine, depuis quelques années, est en perte de vitesse (coûts élevés, problèmes d'inflation, taux de change défavorables). Elle ne mise désormais que sur le citron. « Helfer ne travaille plus que le citron en origine Argentine », précise Olivier Fakhri. La saison argentine du citron a été bonne en prix, à l'image de 2014 qui était exceptionnelle. Les prix ont été aussi élevés pour l'origine sud-africaine. L'Espagne débute. Ailimpo (Association interprofessionnelle espagnole du citron et du pomelo) prévoit une baisse de récolte de 23 % après des volumes exceptionnels la saison dernière, en raison de l'alternance et de conditions climatiques défavorables lors de la floraison. Primfiori baisserait de 17 % et Verna de 38 %. Au total, la récolte espagnole de citrons ne devrait pas dépasser 850 000 t (ce qui est la moyenne des sept dernières années). En Turquie aussi, une baisse de 20-25 % est prévue sur les précoces. Autre donnée à prendre en compte, le boom du citron, en particulier en Asie, ce qui a conduit des pays comme l'Egypte (qui n'est pas un grand producteur de citrons) de tenter l'aventure.

En orange, le marché s'est lui aussi bien tenu, avec des prix corrects (12-13 € le colis). « L'année dernière, les Espagnols sont sortis assez tôt de leur campagne et, cet été, le black spot a quelque peu refroidi les Sud-Africains à envoyer en Europe », explique Olivier Fakhri. La saison d'hémisphère Nord devrait bien se dérouler.

Black spot : une tache sur une bonne campagne

Mi-septembre, avec un mois d'avance, l'Afrique du Sud a suspendu sa campagne d'export vers l'UE, excepté pour les kumquats, les petits agrumes et les fruits provenant des zones exemptes du CBS (Cape Ouest et Cape Nord). « Cette année, il y a eu neuf interceptions, un chiffre inférieur à l'année précédente, précise Dean Joubert, envoyé spécial en Europe de la CGA (Association des producteurs d'agrumes sud-africains). Nous sommes satisfaits du déroulement de la saison. Mais l'Europe est un bon marché et nous ne voulons pas risquer plus d'interceptions. »

Neuf, c'est « quasiment le double du nombre limite d'interceptions autorisées », a dénoncé l'association espagnole Ava-Asaja dans un communiqué du 16 septembre. Elle exige de la Commission européenne la fermeture des frontières aux agrumes sud-africains jusqu'à résolution du problème, et a aussi transmis sa préoccupation concernant l'Argentine, qui a vu cette saison « le nombre d'interceptions concernant le black spot grimper à neuf. » L'association réclame que s'appliquent à l'Argentine les mêmes critères de contrôles et de fermeture de frontière que l'Afrique du Sud.

Valence prévoit une récolte d'oranges en baisse de 20,3 % à 1,493 Mt avec, notamment, une diminution des Navel. De manière générale, tous les agrumes valenciens sont touchés, selon le Conseil de l'Agriculture de Valence à fin septembre. Les petits agrumes atteindraient 1,31 Mt (-23,3 %) et les citrons 234 661 t (-28,5 %). Au total, les agrumes baisseraient de 22,3 % (3,052 Mt) et les surfaces de 2 % (162 000 ha), en raison de la substitution par la culture du kaki, entre autres, et de l'abandon des plantations. En revanche, la pluie de septembre devrait avoir été favorable pour les calibres.

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