Une bonne récolte pour la filière bigarreaux d’industrie
La conserverie des bigarreaux d’industrie se marginalise et seule la confiserie a les moyens de résister. Les volumes sont conformes aux prévisions malgré des épisodes venteux et orageux qui ont endommagé une partie de la récolte.
Avec 12 500 tonnes récoltées, c’est une bonne campagne qu’enregistre la filière bigarreaux d’industrie. Pour mémoire, la récolte pour l’année 2004 n’avait été que de 6 400 tonnes.
“Nous sommes sur une bonne récolte tant en volumes qu’en qualité, souligne Martine Augin, secrétaire générale de l’Anibi. Les volumes sont conformes à nos prévisions, et leur niveau sera suffisant pour redresser l’approvisionnement des transformateurs qui ont connu des difficultés l’an dernier en raison des faibles récoltes française et européenne. Nous aurions fait plus, le même niveau qu’en 2003, soit 13 000 tonnes, mais des épisodes venteux et orageux ont endommagé une partie de la récolte sur certaines zones. De ce fait, entre 500 et 600 tonnes ont été dirigées vers la distillerie.”
Entre 85 et 90 % des volumes enregistrés seront dévolus à la confiserie.
La conserverie des bigarreaux se marginalise
“Dans le passé, nous étions sur deux métiers : la conserverie et la confiserie. Aujourd’hui, la conserverie se marginalise en raison de la concurrence et seule la confiserie a les moyens de résister.”
Pour Jean-Pierre Cuxac, président du Cebi, le résultat est satisfaisant mais ne doit pas cacher les difficultés de la filière.
“La campagne s’est déroulée conformément aux accords passés avec les industriels, sur le plan des volumes comme des prix, indique Jean-Pierre Cuxac. Dans le contexte actuel, nous ne sommes pas les plus mal lotis. Cependant, l’embellie pourrait être de courte durée. Le problème des distorsions de concurrence intra et extra-communautaire n’est toujours pas réglé. En dépit de toutes nos démarches, le dossier de demande de soutien que nous portons depuis plusieurs années, n’aboutit pas.”
“Côté production, , ajoute Jean-Pierre Cuxac, les marges de progrès pour aller vers plus de compétitivité sont épuisées. Pour leur part, les industriels n’hésitent pas à investir pour améliorer leur productivité. Mais comment lutter contre les productions étrangères qui sont six ou sept fois moins chères que les nôtres, en dépit de notre taux d’organisation – 95 % – des accords interprofessionnels pérennes, des producteurs et des industriels solides ? Nous avons la tête hors de l’eau, mais à défaut de réponse politique, et c’est à croire que les Pouvoirs publics n’en ont rien à faire des fruits et légumes, l’avenir de notre petit secteur semble compromis. Il faut se méfier de cette bonne santé qui n’est qu’apparence.”