UNE TRIBUNE LIBRE DE GILLES VIGNAUD, président de l'UNFD
“Un système dépassé d’économie administrée”
“L’UNFD a suivi les discussions du projet de loi “développement des territoires ruraux” dans lequel le Gouvernement et quelques sénateurs ont introduit plusieurs amendements visant à encadrer les prix de vente dans le secteur des fruits et légumes.
L’UNFD s’érige contre ces mesures qui relèvent d’un système dépassé d’économie administrée. Même si le dispositif visant à instaurer un coefficient multiplicateur en période de crise n’a pas été retenu par le Gouvernement en raison de son caractère anti-communautaire, il reflète néanmoins l’absence de stratégie de la part des Pouvoirs publics. Il est en effet, plus aisé de rejeter la responsabilité de la gestion des crises sur le secteur de la distribution plutôt que de se pencher sur les problèmes de fond qui touchent la production, notamment par rapport aux non réponses sur l’organisation économique, à la stratégie de première mise en marché et aux outils de gestion de crise avec le retrait conjoncturel indispensable en période de crise.
L’UNFD s’indigne de la méthodologie choisie par le Gouvernement qui a pris le parti de faire passer “à la hussarde” des mesures examinées par ailleurs dans le cadre du groupe de travail “relations industrie/Commerce” initié par Christian Jacob et présidé par le député Chatel alors que le bouclage du projet de loi devrait avoir lieu avant la fin du mois de février. L’UNFD regrette en outre de n’avoir jamais été associée à l’élaboration du dispositif “promotion hors lieu de vente”, alors que six mois auparavant elle était consultée afin de signer au plus vite l’accord interprofessionnel permettant de dynamiser les ventes de f&l par le biais de la publicité des prix…
Tous ces éléments contribuent au durcissement de la position de l’UNFD envers les interprofessions. Il est aujourd’hui difficile pour notre organisation d’imaginer un retour. Le dialogue interprofessionnel est devenu bien lourd et certains y contribuent particulièrement. Comment tenter de trouver avec l’ensemble des familles une refondation des objectifs et des méthodes de l’Interprofession lorsque l’une d’elles notamment ne respecte pas les fondements même de l’Interprofession ? Comment peut-on défendre au sein de l’Interprofession les intérêts communs de la filière auprès des relais d’opinion et des autorités françaises et communautaires ? Comment dans ces conditions privilégier le dialogue interprofessionnel ?…”