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Pomona
Un siècle de service complet

En cent ans, Pomona a essuyé quelques tempêtes, s’est remis en question, a vacillé parfois… Mais le dynamisme de ses dirigeants n’a jamais failli. Retour sur une réussite exemplaire.

C’est en 1910 que commence la saga de Pomona avec Max Monnot, qui ouvre à Reims un petit commerce de beurre, œufs et fromages. Une question le taraude : « Comment se démarquer ? » Une visite aux Halles de Paris lui fournira la réponse : les bananes. Quasiment inexistantes sur les étals de province, elles constituent le levier de différenciation que Monnot attendait. Il fait venir des bananes d’Amérique Centrale vers Reims, via le port de Dunkerque. Et la grande aventure commence. En 1912, le premier wagon de bananes arrive à Reims et le succès est immédiat. Monnot commence alors à fournir les détaillants de la ville, puis de la région. A la fin des années 20 et malgré la guerre, Monnot & Cie est la première entreprise française d’importation et de commerce de gros en f&l. En 1929, le succès de l’entreprise attire l’attention de Henri Dewavrin-Masurel, alors entrepreneur en négoce de laine à Tourcoing. Ce dernier devient actionnaire de Monnot & Cie à hauteur de 25 % du capital. L’entreprise déménage au 21 rue du Pont Neuf à Paris avec l’objectif de conquérir la capitale. C’est à ce moment que naît la filiale Pomona (de Pomone, déesse des vergers), dédiée à l’importation et l’expédition de f&l, tandis que Monnot & Cie se recentre sur la vente.
A la faveur de la crise de 1929, Dewavrin prend le contrôle de la société créée par Monnot et continue de la développer. Mise à mal par la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise – qui prend le nom de Pomona en 1942 – doit se réorganiser. Les fils de Henri, Jean et Henri-Eugène, qui assument la direction, décident d’accentuer la décentralisation des succursales en élargissant l’autonomie des patrons de région. Ils entament une série de modernisations (entrepôts, stations d’expédition...). Ils créent aussi le service Informations, qui recense les productions de f&l métropolitaines et européennes, l’avancement des campagnes, les cours, les tonnages…
Dès les années 50, Pomona fait appel à une agence de publicité pour concevoir une campagne qui sera portée par la flotte de camions jaunes de l’entreprise. Ainsi naîtront les slogans : “Pomona service bananes”, “Heureux et dynamiques grâce aux bananes Pomona”, “Pour vous, le fruit c’est la santé” et enfin le célèbre “Une banane vaut un bifteck” qui sillonnera la France.

De grands changements avec l’arrivée des grandes surfaces dans les années 60
Pomona va immédiatement comprendre l’opportunité de se rapprocher des grandes surfaces et en profite pour lancer une politique de diversification. Les activités de commercialisation de produits de la mer et de produits frais carnés démarrent ainsi respectivement en 1962 et 1964, mais c’est en 1965 que l’entreprise frappe fort en se positionnant sur le marché des surgelés. Les premières chambres froides à - 25 °C sont aménagées dans quelques succursales pilotes. En 1966, Pomona complète son activité avec des produits laitiers grâce à un contrat d’approvisionnement avec la société Gervais. Pomona dispose de toutes les cartes pour devenir un partenaire incontournable de la GMS. Et la croissance est au rendez-vous jusque dans les années 80 où les enseignes de grandes surfaces intègrent le métier de grossiste en créant des plates-formes d’achat.
La clientèle n° 1 de Pomona s’éloigne et l’entreprise doit réagir. Elle tente de se développer dans les filières amont : plantations d’ananas en Côte d’Ivoire, tomates au Maroc, mareyage et même salade IVe gamme avec l’acquisition de Les Crudettes en 1984. En fait, le véritable tournant économique viendra de la RHD. Le virage s’opère avec succès et, en 2000, Pomona estime qu’il est temps d’effectuer un repositionnement de ses activités et se recentre sur son métier historique. Les activités amont vont être progressivement cédées pour revenir aux fondamentaux du Gasc (grossiste à service complet) : mettre en relation un maximum de fournisseurs et un maximum de clients autour d’un maximum de produits, tout en assurant la logistique.
Son histoire récente, Pomona l’écrit avec cette idée directrice : aider les professionnels des métiers de bouche à mieux nourrir leurs clients. Et pour cela, trois branches sont créées en 2000 : TerreAzur (f&l), PassionFroid (surgelés), EpiSaveurs (épicerie). En 2007, Pomona lance Délice & Création, nouvelle branche dédiée aux artisans boulangers-pâtissiers construite sur le rachat de trois entreprises. Puis c’est au tour des Saveurs d’Antoine de faire leur apparition en 2009 avec la mission de fournir les bouchers-charcutiers-traiteurs. Cette remise à plat de son activité a permis à Pomona d’envisager une aventure internationale, laquelle a commencé en Suisse l’année dernière avec le rachat deux entreprises en Suisse Romande. Une première incursion hors de notre territoire qui ne devrait pas rester isolée.

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