Produits d’import
Un regain de protectionnisme dans le secteur des fruits et légumes se fait sentir
Le ralentissement économique se transforme en récession. De Moscou à Madrid, on appelle donc à consommer local et à réduire les importations.

Les arrivages de poires Williams d’Argentine sont importants. Après le 15 mars, le marché sera plus sélectif et les secteurs plus tardifs devraient mieux se valoriser. Des lots sont déjà arrivés trop mûrs, ce qui pèse sur le prix moyen. La campagne d’Afrique du Sud est sur le déclin avec des prix corrects.
En Nouvelle-Zélande, la progression attendue de 16 % des exportations de pommes (300 000 t) donne lieu à des avis contradictoires. Les contacts commerciaux sont assez favorables avec le Sud-Est de l’Asie et des pays du Moyen-Orient. La concurrence de l’Australie sera moindre. La canicule a entamé le potentiel de l’Etat de Victoria, et des vergers ont été détruits par les incendies. La part de Gala + Braeburn va tomber à 53 % des ventes de la Nouvelle-Zélande (64 % en 2008). Le potentiel des nouvelles variétés à fort prix moyen de vente va s’étoffer, surtout Jazz (+ 70 %), Tentation (+ 50 %) et Pink Lady (+ 15 %). Or les effets attendus de la crise économique sont une baisse de la demande.
En Russie, le commerce d’importation tourne au ralenti. La perspective d’une croissance économique négative en 2009 continue de peser sur le taux de change du rouble qui poursuit son effritement. Les importateurs sont prudents et seuls ceux qui ont de la trésorerie peuvent travailler. On constate aussi une baisse du nombre de grossistes.
Sur le marché de la fraise, le Maroc est l’origine dominante. L’Espagne ne va prendre le leadership qu’à partir de la semaine 11. La qualité du Maroc est moins irrégulière, mais les fruits issus des parcelles inondées restent de qualité fragile. Le déficit de framboise justifierait des importations du Chili, cette origine s’étant faite discrète depuis la progression de la culture d’hiver en Espagne, au Portugal puis au Maroc. L’offre de framboise d’Espagne s’étoffe début mars. Sur le marché des légumes, les prix restent à des niveaux modestes. L’excédent de brocoli se résorbe et le prix moyen au stade import se rapproche de 1 €.
En Espagne, la mobilisation syndicale s’organise contre les concessions accordées au Maroc dans le cadre des négociations pour l’accord d’association. La progression de 16 000 t du cumul des exportations de tomate du Maroc à la fin janvier est mise à l’index. La baisse des prix concerne surtout les tomates rondes (vendues quasiment à perte depuis le début de saison). La situation est plus favorable aux tomates grappes qui constituent plus de la moitié de l’offre de la région d’Almaria/Nijar. Depuis trois mois, le regain d’agressivité commerciale du Maroc intervient dans un contexte de déficit de l’offre espagnole. C’est aussi le cas en courgette et en poivron. Dans le cadre de rendements normaux, le cumul Espagne + Maroc aurait donné lieu à une crise très sévère.