Produits d'import
Un rayon sous tension, marges et chiffres d'affaires sous pression
Les déficits poussent le prix des fruits à la hausse. Le taux de freinte atteint des niveaux très élevés. L'attractivité du rayon baisse, les ventes de légumes s'en ressentent aussi.

Pour la 3e semaine consécutive, les transactions de fruits font l'objet de litiges. Après celle des fruits rouges, c'est la qualité des fruits à noyau qui est remise en cause. La tenue et le taux de sucre ne sont pas conformes aux cahiers des charges.
Les excédents pluviométriques n'ont pas seulement touché l'Andalousie, l'Extremadure, et l'Aragon. Le sud de l'Italie a aussi été si arrosé qu'une partie des variétés précoces de fruits à noyau est perdue. Dans le nord, il a fortement grêlé le 19 mai dans la basse Vallée du Po et dans la Vallée de Bronda au cœur du Piémont.
L'importation redevient attractive
La généralisation du référencement des pêches et nectarines intervenue en semaine 20 s'était faite dans un contexte de prix baissiers, avec des grands écarts. La semaine dernière, les achats ont été freinés par le manque d'offre, de demande, les problèmes de qualité et la fermeté des prix. Manque de tenue et taux de sucre trop bas entraînent des déréférencements. Il faut attendre début juin pour que la production de Lérida et d'Extremadure entre en lice. Les origines nord-africaines sont favorisées mais le cal B est très dominant à presque 3 € départ tout de même (et 2 € en C). Les fruits d'origines extra-européennes bénéficient d'un intérêt renouvelé. L'Egypte annonce déjà des prix stratosphériques en raisin. L'Inde termine. Le tonnage vendu en Europe va atteindre un record : + de 80 000 t. En pomme, les acheteurs réclament la même gala du Chili dont ils ne voulaient pas entendre parler il y a deux mois. Le bushel est à 25 € mais il dépasse 30 € pour celle de Nouvelle-Zélande. Après une saison décevante, les ventes de kiwi sont dopées. La mangue d'Afrique n'a jamais été si prisée, d'autant que celle du Mexique est retardée d'un mois. Le bigarreau de Turquie est référencé très tôt en saison. Dès cette semaine, Edéa l'a mise dans son catalogue des promotions à seulement 7,90 €/kg. Le commerce de la Turquie avec la Russie est de plus en plus ténu. Alors qu'on envisageait un assouplissement, la liste des produits bannis a été élargie aux citrons, poivrons, aubergines, courgettes pour des raisons de dépassement de LMR.
Les criées limitent la baisse
Le calendrier de production des légumes de plein air est très étalé. Le prix des asperges subit moins d'à-coups même si la moyenne baisse en vraie blanche : au détail, la 16+ est à 7 € cette semaine chez Edeka Allemagne. En verte, la progression de la demande permet d'atteindre des prix jadis inespérés.
Par manque de demande, le prix moyen des légumes de serre est sous pression en mai. Au 1er mai, l'indicateur de chiffre d'affaires cumulé des criées de Belgique était déjà en baisse de 5 % en un an. Il progresse de 10 % en deux ans mais cela correspond à la hausse des tonnages. En tomate, le prix moyen cumulé au 1er mai baisse de 10 % en un an pour les rondes et de 14 % en grappe, avec un tonnage en progression de 3 % pour les premières et de 30 % pour les secondes. Le poivron est sur une tendance plus favorable : + 4 % pour le prix (tonnage + 1 %).