Un rapport “brut” de décoffrage
Philippe Chalmin devait présenter lundi après-midi le rapport annuel de l’observatoire des prix et des marges créé par la loi de modernisation de l’agriculture. Ainsi que nous l’avons écrit à plusieurs reprises, cet observatoire n’étudie que la marge brute des magasins, c’est-à-dire la différence entre le prix de vente en magasin et le prix à l’expédition. Pas étonnant que cela donne des résultats spectaculaires déjà repris par toute la presse : les taux de marge seraient de 136 % pour la banane, 143 % pour la pomme, 110 % pour la carotte… La grande distribution aura beau jeu de balayer ces chiffres en rétorquant qu’ils ne prennent pas en compte les coûts de transport, de logistique, de personnel, etc. Et d’ajouter que la marge nette des magasins n’est que de 1,5 % (avant impôts). Bref, ce rapport apporte peu d’éléments nouveaux. Les auteurs en sont conscients puisqu’ils demandent que l’observatoire puisse « disposer de comptes précis des rayons fruits et légumes des GMS ». Il ressort toutefois du rapport une tendance lourde pour la production agricole : « la notion de prix rémunérateur aura de moins en moins de sens à l’avenir ». Il faudra donc trouver ailleurs la source du revenu des agriculteurs.