Maroc
Un projet de modernisation du commerce intérieur
Le Maroc entend réformer l’organisation de son tissu commercial. Le gouvernement devra trouver plus d’un milliard d’euros pour accomplir cette restructuration.
Le gouvernement marocain a confié au Cabinet Ernst & Young une étude afin d’entamer la relance du commerce intérieur. L’objectif est de faire passer la contribution du commerce intérieur de 12,5 % à 17 % en 2020. Trois programmes basés sur les trois piliers du commerce ont été retenus. A savoir : le commerce de proximité, la distribution moderne et les marchés de gros.
Le premier cas, le plus gros tissu commercial du Maroc avec 850 000 magasins de détail, 2 000 en franchise ou en réseau et 25 000 grossistes en tout genre, génère un chiffre d ‘affaires de 11 Md€. A l’horizon 2020, l’objectif est de porter le nombre de points de vente à 1,5 million. Pour y parvenir, l’étude préconise un appui du gouvernement au commerce indépendant pour favoriser l’émergence d’opérateurs à fort potentiel, grâce à l’organisation des petits commerçants en réseaux. Ce secteur pourrait faire l’objet d’une opération de mise à niveau moyennant des aides étatiques pour aider les petits commerçants indépendants à se spécialiser, se moderniser voire à se reconvertir.
Concernant les GMS, l’enjeu est d’augmenter leurs parts de marché. Le Maroc compte actuellement une cinquantaine de GMS et leur nombre pourrait être multiplié par vingt d’ici 2020. La facilitation des implantations passe par une simplification des procédures administratives, en évitant un développement anarchique des grandes surfaces. Le gouvernement espère aboutir à un rééquilibrage à 50/50 entre le commerce traditionnel et les GMS.
Enfin, le troisième pilier, les marchés de gros, constitue la partie la plus complexe du dossier. La Maroc compte trente marchés de gros “légaux” et douze “informels”. La stratégie 2020 mise sur l’existence de trente-sept marchés. Les marchés “légaux” devraient faire l’objet de réhabilitation, de modernisation voire de déplacement des marchés existants exigeant de mobiliser une réserve foncière de 850 ha. L’investissement est estimé à 900 M€. Ernst & Young préconise de déléguer la gestion des concessions au secteur privé afin de professionnaliser le fonctionnement des marchés de gros. Selon la presse économique marocaine, le gouvernement devra trouver environ 1,2 Md€ pour mener à bien ce projet qui devrait créer des milliers d’emplois. Mais sa réussite dépend également de la mise en place d’une coordination entre les ministères concernés, c’est-à-dire l’Intérieur, la Santé, le Commerce, l’Industrie et les Finances. Et c’est loin d’être encore le cas.