Transport
Un premier bateau français pour l’Algérie !
Le Néerlandic, bateau appartenant à un armement hollandais, doit arriver ce mercredi 19 septembre dans le port de Boulogne-sur-Mer.
Le Néerlandic doit débuter le chargement de 2 300 palettes de pommes de terre à destination de l’Algérie sur le port de Boulogne-sur-Mer. Le bateau est attendu ce 19 septembre et devrait accoster sur le quai de l’Europe. C’est la société Fruidor Terroirs Flandres Artois qui a remis l’offre FOB Boulogne dans le cadre de l’opération déclenchée par le gouvernement algérien. Souffrant d’une rupture d’approvisionnement en tubercules pour ce début de campagne, l’Algérie a en effet autorisé l’importation de 100 000 t de pommes de terre exonérées notamment de droits de douane entre le 20 août et le 1er novembre 2007 (lire fld hebdo du 4 septembre). Depuis mars-avril 1997, l’Algérie n’avait pas procédé à de telles importations, fait-on remarquer dans la filière.
Fruidor Terroirs, filiale du groupe Pomona, spécialisée dans l’expédition de fruits et légumes sur l’ensemble de l’Europe, a répondu à l’offre algérienne en s’appuyant sur Boulogne Forest Terminal (BFT). Le manutentionnaire-transitaire, bien connu sur la place de Boulogne-sur-Mer, organisera et assurera les opérations de chargement. Fruidor Terroirs s’était déjà associé avec la société BFT lors de la campagne 2004-2005 : « A l’époque, les choses s’étaient bien passées. Le port de Boulogne n’est pas d’une grandeur démesurée et nous pouvons nous appuyer sur un seul opérateur qui nous met un entrepôt à disposition », explique-t-on à Fruidor Terroirs. En 2004-2005, Fruidor Terroirs avait déjà chargé 8 à 9 000 t de pommes de terre et d’oignons (sept à huit bateaux) dans le port boulonnais à destination de Saint-Pétersbourg. Les Ets Desmazières et Negonor avaient également participé à cette opération. « L’organisation logistique en amont, qui a permis de réunir l’ensemble de la cargaison auprès des différentes plate-formes du Nord-Pas-de-Calais, a certainement contribué au succès de l’opération algérienne », font remarquer les différents opérateurs.
En remettant une offre FOB, Fruidor Terroirs avait le choix de son port : l’exportateur pouvait également aller en Belgique ou à Dunkerque, proposant une autre alternative aux importateurs de bananes privés de matières premières en provenance de la Martinique. Mais du côté de Fruidor Terroirs, on fait remarquer que la pomme de terre ne peut supporter les coûts inhérents à la banane martiniquaise. « Pas de problème en ce qui concerne les coûts de chargement, mais les coûts de transbordement étaient bien trop élevés ! » Quant à la solution belge, Fruidor Terroirs ne se voyait pas aller sur le terrain de la concurrence !
Boulogne renoue donc avec un trafic pommes de terre sur la grande exportation, un trafic que les responsables portuaires ont la volonté de pérenniser à moins de deux ans de la mise en service des premiers bateaux à grande vitesse (BGV) qui devraient relier les ports espagnols de Santander, Vigo et Algesiras en près de 24 à 28 heures.
Une pomme de terre transportée en bateau à grande vitesse : qui sera le premier à exploiter cette association futuriste en termes marketing du transport du futur associé à un légume dont on ne cesse de vanter la modernité ?