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International - Interview
« Un poste suprême dans le monde de l’oléiculture »

Provençal de naissance, Jean-Louis Barjol a été nommé directeur exécutif du Conseil oléicole international et ce jusqu’au 31 décembre 2014. Explications de son rôle dans la filière olive.

Fld : quelles sont les missions du Conseil oléicole international ?
Jean-Louis Barjol :
La création du Conseil en 1959 fait suite à la signature du premier accord sur l’huile d’olive, né de la nécessité d’une action internationale de régularisation, de modernisation et de promotion de la culture de l’olivier et ses produits, en raison de la spécificité du marché oléicole et de l’instabilité des prix. Cet accord a été renégocié à plusieurs reprises. Celui de 1986 a introduit les olives de table. La négociation d’avril 2005 a apporté d’importants changements, au niveau des aspects environnementaux, du rôle de la profession, des mécanismes de prises de décision. Le COI compte aujourd’hui dix-sept pays membres. Outre sa très grande importance pour l’économie des pays où elle est implantée, de la culture de l’olivier dépendent l’existence et le niveau de vie de millions de familles tributaires des mesures prises pour maintenir et développer la consommation des produits oléicoles. L’objectif prioritaire est de contribuer à procurer à l’oléiculteur un revenu décent, à obtenir un produit de qualité, à promouvoir son image. Le COI contribue de manière décisive au développement responsable et durable de l’oléiculture. Il veille à favoriser la coopération technique internationale, à encourager l’expansion du commerce international de l’huile d’olive et des olives de table, à mettre au point et à actualiser des normes commerciales applicables aux produits oléicoles et à améliorer la qualité. Il étudie l’impact de l’oléiculture et de l’industrie oléicole sur l’environnement, diffuse des informations et des statistiques sur le marché mondial de l’huile d’olive et des olives de table et organise des campagnes de promotion pour en favoriser la consommation. Le triplement de la production, de la consommation et des exportations depuis vingt ans fait que l’importance économique et sociale de la culture de l’olivier est devenue une réalité commune à tous les pays où elle est implantée, où se mêlent à la fois les résultats positifs – tels que l’augmentation de la production, l’amélioration de la qualité des produits – et les difficultés quotidiennes, notamment l’insécurité des récoltes et les fluctuations des prix, d’où la nécessité d’un organisme spécialisé offrant une structure institutionnelle de concertation destinée à réduire les tensions grâce au dialogue entre les partenaires économiques. Les défis restent nombreux comme le développement harmonieux du secteur avec l’environnement et la stabilité des prix des produits oléicoles.

Fld : Quels sont vos projets sachant que vous occupez désormais un poste éminemment (et politiquement) stratégique ?
J.-L. B. :
Convaincre les producteurs américains, à commencer par les Etats-Unis (premier marché mondial d’importation d’huile d’olive), à rejoindre le COI. Faire mieux connaître les normes et standards de commercialisation des huiles et des olives tout en restant à l’écoute des progrès en matière de méthodes d’analyses visant à garantir la qualité des huiles et olives commercialisées. Renforcer la place de la coopération technique dans les activités du COI en impliquant davantage la communauté scientifique et technique. Entrer dans une synergie avec le secteur économique pour promouvoir la consommation de l’huile d’olive et des olives en faisant mieux connaître leurs qualités au regard de la santé et de leurs qualités organoleptiques.

Fld : Quelle est la situation des pays émergents en matière d’olive et d’huile d’olive et y a-t-il un seuil limite de production et de consommation ?
J.-L. B. :
L’Inde nous a quelque peu déçus. En revanche, nous fondons de grands espoirs sur l’évolution de la consommation de la Chine et du Brésil, ainsi qu’en Russie. Nous nous trouvons dans une phase de développement et il n’y a pas, au sens strict du terme, de seuil limite mais plutôt des objectifs à moyen terme de consommation par habitant. Dans ces pays, la production est balbutiante. S’ils rejoignaient le COI, ils pourraient bénéficier de notre coopération.

Fld : Comment évaluez-vous la situation de l’oléiculture en France ?
J.-L. B. :
La production française s’est beaucoup développée ces dernières années. D’une vente au moulin, elle doit passer aujourd’hui à une démarche commerciale plus agressive et réfléchir à un plan stratégique pour bien se positionner compte tenu de son coût de production.

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