Lot-et-Garonne
Un plan stratégique pour le pruneau est en marche
Renouvellement quasi intégral du verger d’ici 2020, passage de l’IGP à l’AOP, économies sur le séchage… La filière bâtit son plan de survie.
Depuis six mois, le Comité économique du pruneau travaille à l’élaboration d’un plan stratégique d’adaptation de la pruniculture française, qui devrait lui permettre de résister à la réforme de la Pac. « Si nous restons à attendre sans rien faire, la filière disparaîtra, soulignait Claude Crouzet, le président, à l’occasion de la 40e Journée de la prune, jeudi 21 janvier, à Ste-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Nous savons que nous bénéficions d’une aide de 40,4 millions d’euros par an jusqu’en 2013 mais, à partir de 2014, nous ne sommes sûrs ni du niveau, ni de la structure des soutiens. »
Le plan voulu par la filière doit engager tous les maillons et sa réussite apportera un élément concret sur lequel s’appuyer pour demander de nouvelles aides. Seules les grandes lignes en sont aujourd’hui présentées. Elles concernent, en premier lieu, l’aval commercial qui pourrait avoir à transformer l’IGP pruneau d’Agen en AOP, et qui devra améliorer ses pratiques de normalisation du produit et de suivi du respect des règles. « Nous devrons aussi adapter l’organisation de l’interprofession, car nous sommes coincés par un fonctionnement de prise de décisions à l’unanimité qui ne nous permet plus d’avancer », précise Claude Crouzet.
En amont, les producteurs auront, d’ici 2020, à rénover la quasi-totalité des 8 000 ha de verger (28 ans d’âge moyen), dont la productivité (3,5 à 4 tonnes/ha) est devenue bien inférieure à celle des concurrents américains et chiliens (6 à 7 tonnes/ha). Des plantations en haute densité auront un meilleur rendement et seront plus résistantes au vent.
Objectif : gagner 50 % de compétitivité. Mais il faudra d’abord négocier avec les pépiniéristes pour la production de suffisamment de plants de pruniers sains. Enfin, des économies pourront être réalisées sur le séchage, en adaptant les outils (récupérateur de chaleur, isolation), mais aussi en supprimant les séchoirs trop anciens.