Violine de Borée
Un petit chez soi vaut mieux qu'un grand chez les autres
ABorée (commune de 170 habitants des plateaux de l'Ardèche), la Violine de Borée reste une production confidentielle. C'est une pomme de terre à chair violette qui se distingue de la Vitelotte par sa peau noire. Elle a été rapportée des Andes en 1540 par un moine. Elle doit sa survie au fait qu'elle servait de nourriture aux porcs et à la menace en 2001… de la fermeture de la Poste ! « Pour démontrer que ce service était indispensable, explique Georges Murillon alors maire du village, j'ai eu l'idée d'envoyer des échantillons aux cuisiniers du département. Tous ont dit banco. »
Cinq producteurs continuent de la cultiver sur la base d'un embryon de cahier des charges : pas d'engrais ni d'arrosage, rotations des sols sur trois ans, plantations en terrasses situées à plus de 1 000 m d'altitude et exposées au sud. « Nous veillons scrupuleusement à ce que ces conditions soient respectées pour ne pas galvauder la notoriété de la Violine. » Des agriculteurs savoyards ont voulu s'en inspirer, sans résultat. En effet une partie des spécificités de la Violine vient des sols volcaniques où elle est plantée qui lui confèrent sa couleur et sa “saveur terroir”.