Par la création de ce nouveau label
Un nouveau label “Relations fournisseur responsable”
fournisseurs et distributeurs veulent rétablir la confiance en distinguant les sociétés pour leurs relations durables et équilibrées avec leurs fournisseurs.
Grand absent lors de la signature de la charte, Michel-Edouard Leclerc a fustigé ce nouveau label à peine créé.
Une charte pour définir les bonnes pratiques commerciales. Tel est l'objectif du nouveau label signé en présence de Stéphane Le Foll, Emmanuel Macron et Carole Delga la semaine dernière. La grande distribution et les fournisseurs agroalimentaires étaient réunis pour lancer ce label « attestant des relations responsables entre fournisseurs et acheteurs ». Une situation assez cocasse sachant que les négociations commerciales ont déjà débuté entre fournisseurs et distributeurs pour l'année à venir. On s'étonnera aussi de l'absence de l'un des leaders de la grande distribution : Leclerc. Au sujet duquel Stéphane Le Foll aurait lâché : « Les absents ont toujours tort ». Il appréciera ! Pour lui répondre, Leclerc préfère botter en touche : « Quelle drôle d'idée que cette charte “Relations fournisseur responsable” quand même… L'Ania et la FCD se sont disputées pendant un an pour savoir qui du distributeur ou du fournisseur devait s'engager à être responsable, débat hautement théologique et “confu-sant”… qui en dit long sur le peu de crédit accordé par les deux protagonistes à ce projet (..) Les Centres Leclerc se sont investis dans des partenariats concrets : accord FEEF/E. Leclerc. » Ce lancement a eu lieu en présence de l'Ania, de Coop de France, de la FCD avec les enseignes Auchan, Carrefour, Cora et Système U, Casino et Intermarché ayant annoncé qu'ils valideraient les principes de ce nouveau label. Système U serait le premier à entrer dans l'arène. De son côté, Coop de France a indiqué qu'elle mettrait en place une démarche pédagogique auprès de ses adhérents pour leur permettre « d'appréhender au mieux ce label » mais reste prudente : « Il reste des éléments opérationnels à faire progresser, notamment le coût de la labellisation qui, pour le moment, n'est pas adapté aux plus petites structures. » Ce label pourra indépendamment être décerné à un distributeur pour les bonnes relations commerciales qu'il a avec son fournisseur industriel, comme à un industriel avec une coopérative qui le fournit ou un industriel fourni directement par un producteur. Composé d'une charte en dix points, il sera attribué après un audit réalisé par un organisme certificateur indépendant : Vigéo. Mais cette démarche n'est pas gratuite... Il en coûtera de l'ordre de 20 000 euros pour trois ans. Quel sera réellement le poids d'un tel label dans les négociations commerciales 2015 ?... Les dés sont lancés. Anne-Solveig Aschehoug