Produits d’import
Un mois de juin chahuté, mais les potentiels sont plus faibles que prévu
Le marché est dans le creux de la vague : la progression de l’offre de fruits est plus rapide que celle de la demande. Mais les rendements sont souvent plus faibles que prévu.
Le consommateur commence juste à intégrer les prix bas des fruits de saison, surtout lorsqu’ils sont devenus des prix “massacrés” ! Les enseignes d’indépendants qui gèrent eux-mêmes la logistique ont été les plus touchées par les blocages d’entrepôts de distribution. Au final, un tiers des entrepôts a été bloqué. Lorsque la logistique fruits et légumes est sous-traitée, les magasins sont livrés.
De lourdes pertes
En Espagne, il se confirme que les rendements de pêche et nectarine sont inférieurs aux prévisions. On constate beaucoup de problèmes de surmaturité, et beaucoup de chutes tardives en France et en Italie. Le marché devrait donc être plus soutenu en juillet.
Il reste deux semaines de pleine saison en Andalousie et à Murcie, du moins en nectarine car le potentiel de pêche est plus court en variétés de pleine saison. L’Extremadure termine les variétés précoces, comme Murcie Big Top. Sur la Catalogne et l’Aragon, on rapporte de très gros écarts de triage, jusqu’à 40 %. Le marché italien commence à être autosuffisant mais il reste acheteur en gros calibre. L’Emilie Romagne débute les variétés précoces type Maycrest avec dix jours de retard. Les prix sont à peine inférieurs à ceux de 2006-2008, mais l’échelle est plus large.
L’excédent d’abricot oblige à vendre plus en gros conditionnements de 5 kg. Les fruits marqués par la grêle ou mal colorés sont alors étiquetés en catégorie 2. En Bigarreaux, la campagne tire à sa fin en plaine. En Espagne et en France, les pertes ont été importantes (pluie et coups de chaleur). La variété Lapin, plus solide, va clore la saison. Ce serait aussi la première variété plantée dans le Val de Jerte pour une récolte plus tardive, à partir de la fin juin.
Toute la gamme des fruits subit la pression ambiante. Les négociants hollandais laissent filer les prix du kiwi du Chili qui ont perdu 25 % en une semaine ! Les acheteurs sont surtout les reconditionneurs qui font tourner les stations toute l’année. Le cumul des ventes en Europe de Nouvelle-Zélande serait stable. Mais la campagne avait quelques jours d’avance. Les sorties de Gold progressent de 49 %, avec un bon accueil dans le Nord de l’Europe. En poire, les tentatives de hausse en Packham’s sont vouées à l’échec malgré la fin tardive de la Williams.
Le raisin constitue l’exception. Le produit est rare : les premiers lots de Victoria de Sicile partent à 3 €. Les autres variétés comme Mathilde sont encore très fragiles.
En melon Charentais, le retard de la saison est très préjudiciable pour la région de Murcie. Les ventes flanchent, les dégagements à la commission sur les marchés de gros sont volumineux. Les prix de dégagement sont tombés sous 0,5 € le kg.
En légumes, le reste de la gamme tient le choc sans trop de dommages.