Consommation scolaire
“Un fruit pour la récré” limite la baisse de consommation mais ne l’enraye pas
A l’occasion du salon des Maires, le ministère de l’Agriculture présentait en avant-première les résultats de l’évaluation du programme de distribution de fruits à l’école.
Selon les premiers résultats de l’évaluation du programme français de distribution de fruits à l’école intitulé “Un fruit pour la récré”, la consommation a chuté depuis la rentrée 2008. « Les enquêtes ont été réalisées avant la mise en place du programme en septembre-octobre 2008 et après en mai-juin 2009. Au total, 4 060 élèves ont été interrogés et 2 322 parents. Il s’agissait de réaliser une évaluation d’intérêt du dispositif de la distribution pour le compte du ministère de l’Agriculture », explique Martine Padilla du CIHEAM, en charge de la réalisation de l’évaluation. Les fruits distribués sont largement appréciés. Mais avec ou sans action de distribution, la fréquence de consommation a chuté entre les deux enquêtes. Il ne s’agirait pas d’un phénomène saisonnier mais plutôt de facteurs externes. « La distribution de fruits a certes limité les dégâts mais n’a pas empêché l’effet de crise sur la consommation de fruits », ajoute Martine Padilla. Mais le plus étonnant réside aussi sur l’augmentation du nombre de portions consommées. « Le programme n’a dans certains cas pas eu d’effet sur le nombre de fruits consommés dans la journée. (..) On note aussi que la fréquence de consommation est très clairement associée à la mise à disposition de fruits dans le foyer. Il existe réellement un lien très fort entre la présence au foyer de fruits et la consommation des enfants. De plus, la hausse de disponibilité et de fréquence de consommation est plus forte dans le groupe témoin sans action que celle du groupe bénéficiant d’une action de distribution. »
Enfin, le CIHEAM précise qu’une étude sur les distinctions d’origine révèle entre autres que « les populations originaires d’Afrique du Nord sont celles qui consomment le plus de fruits. Il serait plus judicieux de cibler les populations d’origine européenne dans les banlieues. » En conclusion, le CIHEAM indique que les directeurs d’école se plaignent de la lourdeur de l’opération et du temps nécessaire même si, globalement, ils souhaitent poursuivre la distribution. Il n’existe pas de problème d’approvisionnement quantitatif mais plutôt d’ordre qualitatif. Le moment de distribution doit être bien choisi plutôt l’après-midi et surtout privilégier les activités participatives et tenter des actions avec les légumes.