Assises des fruits et légumes frais
Un bon début...
Les premières Assises de la filière ont eu lieu au Cese. Elles ont permis d'acter neuf engagements et de demander officiellement aux Pouvoirs publics de s'engager eux aussi.

« C'est un symbole fort de faire les Assises des fruits et légumes dans cette salle, dans un lieu de la République !... Cette journée réunit tous les opérateurs de la filière, de l'amont et de l'aval. C'était mon vœu » : en quelques mots d'introduction Bruno Dupont a (presque) tout dit. Pas grand-chose de nouveau pour ces premières Assises des fruits et légumes frais si ce n'est qu'elles ont désormais le mérite d'exister et surtout qu'elles ont réussi le pari de réunir toute la filière et de la faire s'exprimer d'une seule voix. Elles ont aussi permis de montrer l'intérêt des instances ministérielles pour la filière avec la présence de Stéphane Le Foll, qui s'est longuement exprimé, et de Martine Pinville par vidéo interposée. Outre l'occasion de présenter officiellement le logo des fruits et légumes de France (ci-dessus) et celui des pommes de terre (lire p. 7), ces Assises ont également permis d'évoquer tous les enjeux, questions et défis auxquels sont et seront confrontés les professionnels des fruits et légumes et d'acter une liste d'engagements de la filière, neuf au total (lire encadré ci-contre), tout en demandant officiellement l'appui des Pouvoirs publics pour pouvoir les mener à bien. Pas un soutien financier, non, car la filière a bien compris es qu'elle n'aurait plus rien. Mais un soutien moral, réglementaire devant la société, l'UE…
Engagements et demande de soutien
Parmi les demandes les plus spécifiques, la création d'un diplôme de l'Education nationale pour la vente des f&l (CAP Primeur), ainsi que la pérennisation de la contribution Casdar au CTIFL et la réciprocité des accords et réglementation sur les marchés UE et extérieurs. Autre demande : les Pouvoirs Publics ne doivent pas imposer une réglementation plus stricte que celle de l'UE et doivent affirmer l'utilisation raisonnée des phyto, nécessaire à la compétitivité.
Ils devront aussi consulter l'interprofession avant toute modification du dispositif de contractualisation obligatoire dans la filière des f&l frais.
Des demandes qu'Hervé Durand, représentant du ministère de l'Agriculture, a jugé « raisonnables et adaptées aux défis à relever », mais sans y répondre réellement (« on reviendra vers vous »). Il conclut : « Vous proposez quelque chose et votre réponse est collective, c'est bien. Le soutien vous l'avez. Mais il faut qu'on s'y attelle ensemble. Je vous propose des rendez-vous réguliers pour faire le point sur l'avancement des engagements et la transparence. » Quant à nous, nous laisserons le mot de conclusion à Stéphane Le Foll : « Avec ces assises, on a franchi une étape, ce n'est pas une fin en soi, mais un élan pour demain » ainsi qu'à Bruno Dupont et Jacques Rouchaussé : « Seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ».
1. La création et l'information du logo “Fruits et Légumes de France” ;
2. Promouvoir la consommation des f&l frais en France (investissement de 2 M€/an pendant trois ans pour notamment “Un fruit pour la récré”) ;
3. Soutenir la recherche et l'expérimentation (14 M€ pour le CTIFL) ;
4. Promouvoir les démarches de bio contrôle pour réduire l'usage des phytos ;
5. Investir pour la formation professionnelle ;
6. Investir pour l'export (1,25 M€/an selon Daniel Corbel qui estime cela encore insuffisant) ;
7. Développer les Siqo et les démarches qualité ;
8. Lutter contre le gaspillage alimentaire ;
9. Poursuivre les travaux sur les relations commerciales (dont la contractualisation).