Prix de l’innovation
Trophélia fruits et légumes : une copie à revoir ?
Le palmarès 2007 de Trophélia fruits et légumes ne semble pas avoir convaincu les professionnels de la filière, qui réclament davantage de goût et de fraîcheur.
Lancé en 2000 par la CCI de Vaucluse en partenariat avec l’Actia et Agroparc (rejoints depuis par de nouveaux partenaires), Trophélia, associe les compétences d’écoles supérieures scientifiques et de commerce et leur offre la possibilité d’établir des partenariats techniques et scientifiques. Le concept affiche un succès certain, puisque cette année, la laiterie Rians a acheté le process de Cabrisimo, une préparation au lait de chèvre et mousse de tomate. La situation est moins nette pour les fruits et légumes dont le premier trophée date de 2004. Dans la liste des produits retenus par le jury, figuraient les Gumiz (bouchées apéritives alliant la saveur d’un légume et d’un bonbon), Olé, un oeuf de légume (préparation à base d’œuf au goût tomate-curcuma, carotte-curry, betterave rouge-piment doux et champignon-gingembre), Perléa (caviar de fruits mangue, goyave, ananas), Kiwigolo (bouchées de kiwi séché, fourrée framboise et abricot-pomme) et enfin, Gum un assortiment de sorbet de légumes à base de concombre, carotte, poivron rouge et jaunes. C’est d’ailleurs cette « spécialité » présentée par l’Isema d’Avignon qui a remporté le prix de l’innovation F&L 2007, suscitant des réflexions plutôt moroses. « Il faut en finir avec les innovations gadgets des années 70/80, explique Laurent Damiens directeur marketing d’Interfel. Il semble que les étudiants - et le jury- s’intéressent plus au process industriel qu’à la matière première, au résultat organoleptique ou la valeur nutritionnelle. S’il faut retrouver un sens à l’alimentation et à la consommation de F&L, ce n’est pas en proposant des innovations immangeables voire obésogènes que nous y parviendrons. » Bernard Piton, Président d’Aprifel, valide cette appréciation. « Avant tout, il faut saluer les efforts des candidats et les choix du jury ont été difficiles. Mais notre participation à Trophélia F&L est conditionnée pour les années à venir à une modification du règlement. Nous souhaitons que le jury relève la barre notamment sur le plan du résultat organoleptique final, et surtout que les innovations portent principalement sur des produits frais, en l’état et de proximité. » Ce qui paraît judicieux.