Produits d’import
Tragique intoxication ayant pour cause des Coliformes sur concombre
Les conséquences tragiques liées à une intoxication conduisent au déréférencement d’une large gamme de légumes d’Espagne. Les pertes de fruits d’été sont aggravées par les noyaux fendus.

Le décès d’une dizaine de personnes ayant consommé du concombre d’Espagne (région d’Almeria et Malaga) dans le Nord de l’Allemagne a entraîné l’activation du plan d’alerte sanitaire européen*. Plusieurs produits vendus sous deux marques, dont une bio, ont été identifiés à l’origine de cette catastrophe. Deux sociétés ont été identifiées : Frunet Bio SL à Malaga et Hort O Fruticola à Alméria. Cette incertitude a conduit plusieurs enseignes à retirer de la vente toute la gamme des légumes d’Espagne dans toute l’Europe. De plus, sur environ 800 cas d’intoxication déjà identifiés dans le Nord de l’Europe, le doute pèse aussi sur la tomate et la salade.
La contamination de type fécale ne faisait guère de doute. En effet, la bactérie Escherichia Coli en cause est, comme d’autres Coliformes moins fréquents, un indicateur de pollution de ce type dans le secteur de l’agroalimentaire. Selon la presse allemande, le type de Coliforme en cause est une mutation rare qui aurait d’ailleurs pour origine le bétail. Toutefois, l’hypothèse du terreau comme pouvant être à l’origine de la pollution devra être validée. Une contamination dans le circuit de distribution est aussi possible, même pour un produit préemballé en aval.
La région d’Almeria est une nouvelle fois sur le devant de la scène après l’épisode de l’utilisation de deux pesticides interdits en 2007. La dernière campagne a été assez mauvaise. Seul le poivron a surnagé. L’offre de tomate tardive a progressé d’environ 30 % en avril-mai. Le mûrissement tardif de la première variété cultivée depuis peu, la Ventero, accentue la progression des surfaces en légumes tardifs. Par ailleurs, une gamme de légumes bio préemballée vendus en grande surface est en phase de lancement chez un leader espagnol.
Chute physiologique
Les prévisions de récolte de fruits d’été vont intégrer un fort taux de chute physiologique. Cela touche aussi les pêches et les nectarines qui y sont pourtant peu sensibles, mais aussi les cerises ou aussi la pomme dans les secteurs touchés par la sécheresse.
En Espagne, l’alternance pluies et chaleur entraîne un fort taux de nectarines fendues. Le cours le plus bas de la saison est donc peut-être déjà atteint : le prix moyen du calibre B se rapprochait de 1 € en nectarine et 0,80 € en pêche. Malgré des conditions favorables, la demande en fruits d’été est difficile à enclencher si tôt. Le marché du melon est aussi dans une phase de pression. Les acheteurs se voient proposer des lots de seconde qualité de Marrakech. Ils se bradent à 0,80 € car les exportateurs tentent de rattraper le déficit des 400 ha de parcelles grêlées en récoltant jusqu’au bout. Puis Murcie entre en pleine saison au 5 juin, quelques jours avant que la récolte du plein champ ne se mette en branle en Provence et en Languedoc. Cette perspective contribue à donner des arguments aux acheteurs qui entrent le Charentais jaunissant en centrale à 1,60 €, alors que l’offre est encore modeste.
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