Toussaint grise pour le chou-fleur breton
Nouvelle crise pour le chou-fleur breton victime de la concurrence d’autres régions françaises et des pays producteurs européens, malgré des volumes conformes aux prévisions.
La production de choux-fleurs connaît une nouvelle crise en Bretagne, seulement cinq mois après la précédente. Depuis une semaine, chaque jour des producteurs déversent sur les routes, devant les permanences des élus de leur canton, les choux-fleurs dont personne ne veut.
L’organisation économique leur accorde 14 centimes d’indemnité de retrait par tête, alors que le coût de production se situe autour de 40 centimes. Les Bretons sont les premiers producteurs de France avec près de 350 000 t de choux-fleurs par an.
“Les volumes mis sur le marché sont depuis une semaine conformes aux prévisions, mais en concurrence avec d’autres régions françaises, et des pays producteurs européens”, explique Franck Vetel, chef produit à Prince de Bretagne, département marketing du comité économique régional de Bretagne (Cerafel).
Or les consommateurs boudent les fruits et légumes. “La consommation est inférieure cette semaine de 15 à 20 % à ce qu’elle était l’année dernière, reprend Franck Vetel. Il y a eu des opérations promotionnelles depuis trois semaines, mais elles ont cessé pendant les vacances de la Toussaint.”
La Bretagne doit développer ses positions à l’exportation
Second facteur, l’absence de débouchés à l’exportation. En raison de la douceur européenne, la production s’est poursuivie dans des pays habituellement acheteurs : Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Grande-Bretagne. La fin de leur saison approche cependant, et l’importation des choux-fleurs bretons devrait reprendre, estime Franck Vetel.
Même le débouché de la surgélation (15 et 20 % de la production des Bretons) semble obstrué. Sur ce point, les Bretons attendaient le 1er novembre avec impatience. C’est à cette date que devait entrer en application le mécanisme de gestion du marché expérimental accepté par Bruxelles en juin dernier. Mais il a été annulé à la dernière minute (lire encadré ci-contre).
Franck Vetel estime que la production bretonne sera demain de plus en plus tournée vers le frais. “Nous devons développer nos positions à l’exportation, en particulier vers les pays de l’Est où la grande distribution s’organise (Pologne, Hongrie, Tchéquie) et faire du repositionnement de nos produits (emballages nouveaux, plus de fleurettes…).”