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Châtaigne
Tous les espoirs sont permis

Cinq ans après les premiers lâchers de Torymus pour contrer le cynips, les résultats sont là. L’espoir qu’ils se confirment tient toute la filière en haleine.

« Il ne reste plus qu’à attendre », lance Sébastien Debellut du Comité interprofessionnel de la Châtaigne d’Ardèche. Le dernier volet du plan national de lutte biologique contre le cynips, ravageur émergent et invasif du châtaignier, s’est achevé cette année. Cette lutte est basée sur des lâchers d’un auxiliaire parasitoïde, le Torymus sinensis. « Plus de 1 000 sites en Ardèche ont fait l’objet de lâchers cette année », précise l’animateur ardéchois. Sur toute la France, comme en 2015, c’est plus de 2 500 sites qui sont concernés. Soit plus de 75 000 individus relâchés. Mais les effets ne sont pas immédiatement visibles. « C’est une lutte biologique longue car la démographie du Torymus est moins rapide que celle des cynips », précise Nicolas Borowiec de l’Inra PACA. Les premiers résultats de la lutte sont attendus pour la campagne 2018. « Nous observons cette année moins de galles sur certains secteurs mais sans pouvoir dire si c’est l’effet des lâchers de Torymus ou d’une bonne pousse des châtaigniers », continue Sébastien Debellut.

Gain de trois ans

L’affaire s’annonce pourtant sous de bons auspices au vu des premiers résultats obtenus sur les parcelles qui ont reçu les premiers Torymus en 2011. « Sur la plupart d’entre elles, nous observons une augmentation significative des taux de parasitisme dès la troisième année après les lâchers », a témoigné Nicolas Borowiec lors de la journée Châtaigne en avril dernier. Sur certaines, dès la quatrième année après l’introduction, 95 % des bourgeons était indemne de galles. « Au vu de ces premiers résultats, le plan est un succès, s’enthousiasme le chercheur. Il est rare qu’une lutte biologique se passe aussi bien ». Sur tous les sites où le Torymus a été lâché, des individus ont été retrouvés même deux ans après. « C’est très rare, note le spécialiste. En lutte biologique par acclimatation, les taux d’établissement sont souvent de l’ordre de 10 à 30 % ». Les équipes techniques françaises ont bénéficié pour ce plan de lutte des expériences heureuses déjà mises en place au Japon, aux Etats-Unis et en Italie. « Il a fallu attendre huit ans en Italie pour que 90 % des galles soit parasité sur les sites les plus anciens, note Nicolas Borowiec. En bénéficiant de leur expérience sur les périodes de lâchers, on a gagné trois ans sur les premières parcelles ». Les producteurs bénéficient aussi du déplacement naturel de l’insecte. « Des individus ont été retrouvés en Alsace, où aucun lâcher n’a été effectué », note le chercheur. Tous les espoirs sont donc permis pour sauver la châtaigneraie française. Il ne reste plus qu’à attendre.

Un enjeu de taille

La lutte contre le cynips dépasse les enjeux agricoles. S’il concerne directement les castanéiculteurs français, mettant en péril leur 8 000 ha de vergers, ce ravageur a aussi un impact direct sur de nombreux écosystèmes naturels. Le châtaignier est en effet la troisième essence de feuillus la plus abondante en France. Un million d’hectares est concerné en France, pays qui concentre la moitié de la surface européenne de châtaigneraies. Leur diminution aurait aussi un impact sur l’apiculture. Les châtaigniers offrent, en effet, une ressource importante en pollen aux abeilles dans de nombreuses régions.

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