Transformation
Tomatoland construit une usine pour la transformation de tomates
L’usine de Tarascon produira exclusivement du concentré de tomates destiné à la fabrication de pizzas et de plats cuisinés. Elle devrait être opérationnelle courant 2009.
Une nouvelle usine de transformation de tomates va voir le jour en 2009 à Tarascon (Bouches-du-Rhône). Les derniers accords ont été signés la semaine dernière pour la construction d’une structure de 66 000 m 2, d’une capacité de transformation de 140 à 150 000 t/an. Le groupe Tomatoland, spécialisé dans la transformation de la tomate et dirigé par Yanik Mezzadri, est à l’origine de ce projet. Il amène avec lui des investisseurs français impliqués dans cette réalisation d’un montant de 16 M€. La construction de cette unité marquera peut-être un revirement total pour la filière française, mise à mal depuis quelques années.
« C’est une grande satisfaction, indique André Bernard, président de la Sonito, de voir la réalisation d’une nouvelle usine dotée d’installations modernes et des process dernière génération répondant aux demandes du marché. C’est une redistribution des cartes qui peut aider la filière française à se recomposer. »
L’usine de Tarascon produira exclusivement du concentré 10/12 destiné à la fabrication de pizzas et de plats cuisinés. Cette spécialité a le vent en poupe du fait des modifications des habitudes alimentaires mais ne peut être fabriquée dans des structures vétustes ne possédant pas les outils adaptés. L’implantation de l’usine à Tarascon la positionne au centre du triangle Nîmes/Avignon/Arles où sont produites entre 80 et 100 000 t de tomates. En ce qui concerne la production de la Drôme, c’est par barge fluviale que l’acheminement sur le Rhône sera effectué. Reste maintenant à trouver des producteurs désireux de cultiver des tomates d’industrie… « Cette année, nous savons déjà que 15 à 20 000 t des besoins des industriels ne seront pas couverts. C’est le rôle de l’interprofession de faire revenir les agriculteurs à cette culture pour que la production revienne au niveau d’il y a quelques années, soit 250 000 t. »
Un argument pourrait les y inciter : « Le marché mondial est en sous-production et ne dispose pas de stocks de concentré qui se négocie à plus de 1 000 €/t. A la production, les prix de contrats sont passés à 70 €/t pour le vrac standard. Ce n’est pas le prix des années 85/92, où le prix européen atteignait 700 F/t (106 E), mais le redémarrage à la hausse était prévisible. C’est un atout économique que les producteurs doivent prendre en compte, d’autant que la France est largement dépendante de l’importation, car nous ne produisons que 20 % des besoins de consommation. » L’usine devrait cibler prioritairement les “marchés de proximité”, c’est-à-dire les réseaux régionaux ou nationaux.