Tomates : une crise réelle
Bien entendu, parler de crise de la tomate alors que les marchés financiers auraient perdu 25 000 000 000 000 $ depuis le début de l’année, cela peut paraître décalé. Mais la condition des producteurs français, mais aussi belges et néerlandais, n’est pas, elle, décalée. La situation est connue : le marché européen est saturé, et la crise financière ne va pas arranger les choses et les serristes subissent de plein fouet la hausse des coûts de production. Et pourtant, rien ne semble évoluer. D’où la décision de Pierre Diot d’écrire une lettre ouverte aux Pouvoirs publics français et européens. Dans ce courrier, le président de l’AOPn tomate dénonce les « concessions accordées aux pays producteurs tiers, et tout particulièrement au Maroc ». « Depuis la semaine 41, 10 000 tonnes de tomates du Maroc ont transité physiquement » par le territoire français. Résultat : « Les cours ont été divisés par deux ou trois selon les références », constate Pierre Diot qui déplore en outre que « les forces vives de la distribution » se soient « précipitées sur cette aubaine ». Chaque année, l’ouverture de la saison marocaine pose les mêmes problèmes. Si vouloir revenir en arrière et “limiter” cette origine est illusoire, ne pas en reconnaître les conséquences pour la production européenne est irresponsable.