Loire-Atlantique
Tomates d'import : un distributeur réagit
Suite à l'article parudans fld hebdo du 11 septembre 2013 sous le titre “Manifestation nantaise contre l'importation de tomates”, le propriétaire du magasin réagit. Fld hebdo lui ouvre ses colonnes.
« L'article indique qu'une marge très forte serait réalisée par certaines enseignes de la grande distribution sur certains produits étrangers. Un amalgame intolérable est ainsi réalisé dans l'esprit du consommateur entre, d'un côté, des groupes de distribution aux pratiques certes contestables et, d'un autre côté, des commerçants indépendants qui souhaitent travailler de façon juste et équitable avec leurs partenaires commerciaux.
Malgré la présence d'une enseigne nationale sur la devanture de mon commerce, je suis indépendant et je fais partie de ces commerçants qui ont une vision sociale, durable et humaine du commerce. C'est bien pour cette raison que près de la moitié des produits vendus dans mon commerce sont des produits locaux ou régionaux, commercialisés sans que les fournisseurs ou producteurs ne soient spoliés. Je peux vous apporter la preuve que le prix que je paie à ces fournisseurs ou producteurs n'est jamais aussi faible par rapport au prix de vente consommateurs que l'exemple de l'article, dans lequel des tomates sont revendues quatre ou cinq fois leur prix d'achat au producteur.
Concernant la présence de tomates hollandaises dans un carton de la coopérative Les Trois-Moulins Vitaprim, il s'agit là d'une mise en scène grossière : il n'a jamais été dans l'intention de ma société de tromper la clientèle sur la provenance de la marchandise. Cette caisse était effectivement présente sur l'étalage, mais sous les caisses de présentation des produits car elle ne servait que de support de réhausse à d'autres produits. Sa présence était invisible pour les clients, mais elle n'a pas échappé aux professionnels venus manifester, qui y ont placé des produits et se sont alors tournés vers les journalistes pour crier au scandale.
L'attitude de ces maraîchers m'apparaît totalement déplacée, car j'ai fait la démarche de contacter leur coopérative lors du lancement de mon activité commerciale voici plus de deux ans afin d'engager une relation commerciale saine et durable. La coopérative Océane a clairement refusé de travailler avec ma société : je ne les intéresse pas car mon commerce est trop petit et ne commande pas de volumes suffisants. Qu'ils viennent deux ans plus tard constater l'absence de leurs produits dans mon commerce et se servir de mon entreprise pour médiatiser leurs difficultés me révolte, notamment car je leur ai tendu la main.
En tout état de cause, la source de leurs difficultés n'est pas à rechercher du côté de commerçants indépendants et volontaires, tels que moi, mais bien davantage du côté de leur politique commerciale (il serait bon qu'ils s'intéressent davantage aux besoins des commerçants indépendants, qui sont généralement en recherche de fournisseurs “directs”), et de l'attitude des centrales d'achat des enseignes de distribution à leur égard. »