Tomates : deuxième réunion des pays producteurs européens
La concertation entre les différents pays producteurs de tomates européens semble se mettre en place. La semaine dernière se tenait à Paris la deuxième réunion du genre, après celle de Madrid début novembre (Fld hebdo du 16 novembre). Le club s’est même élargi puisqu’aux 5 pays fondateurs (France, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni) se sont ajoutées la Pologne (présente à Paris) et l’Italie (invitée, mais excusée au dernier moment). Première décision : l’ensemble des pays a décidé de s’associer et d’appuyer une plainte déposée par l’Espagne en février dernier. Cette plainte vise les importations de tomates marocaines et plus particulièrement le fait que “pendant 18 semaines, le prix d’importation était inférieur au prix d’entrée”, remarque Pierre Diot, président de la section nationale tomate.
“29 169 tonnes de tomates marocaines ont été vendues au sein de l’Union européenne en dessous du prix d’entrée” confirme José Hernandez représentant les producteurs espagnols de la Fepex. “Nous pensons qu’il s’agit d’une fraude de plus de 4 millions d’euros” ajoute-t-il car ces tomates auraient du être taxées. Quant aux quotas d’importation, ils n’auraient pas été dépassés : “On nous a assuré que le quota n’avait pas été dépassé, précise Pierre Diot. Mais j’ai encore des doutes”. Et pour appuyer les dires de son collègue français, José Hernandez remarque non sans malice l’anarchie qui semble prévaloir sur la collecte des données. Ainsi selon les instances marocaines, les exportations de tomates vers l’UE se sont élevées à 157 774 tonnes en 2003-2004. Pour la même campagne Eurostat annonce des importations de 149 307 tonnes, et les Douanes constatent un volume de 176 501 tonnes. Comment donner tort à Pierre Diot quand il déclare : “on n’a pas ressenti jusqu’à maintenant une volonté farouche de faire les contrôles qui s’imposent”. Voilà pour le Maroc.
L’autre dossier portait bien évidemment sur la Turquie. “Tout le monde est d’accord pour constater qu’il y a dysfonctionnement” sur les importations de tomates turques remarque Pierre Diot qui fustige une VFI Valeur forfaitaire à l’importation déconnectée du marché. A la veille de l’ouverture des négociations sur l’adhésion de la Turquie (qui produit quatorze fois plus de tomates que la France) les producteurs européens demandent une évaluation de l’impact de cette adhésion sur leur production.
Le club des producteurs de tomates souhaite aussi faire avancer d’autres dossiers plus internes à l’UE : la traçabilité et l’harmonisation de la réglementation phytosanitaire. Prochaine rencontre le 16 février.